Israël : de nouvelles élections en vue après la dissolution de la Knesset
Le Parlement israélien, confronté à une nouvelle impasse politique, s'est dissout une nouvelle fois ouvrant la voix à de nouvelles élections législatives. Il s'agira du quatrième scrutin en près de deux ans.
Le Parlement israélien s'est dissous sur le coup de minuit, le 23 décembre, entraînant la convocation de nouvelles élections – les quatrièmes en deux ans –, et mettant en avant que l'union de Benjamin Netanyahou et Benny Gantz dans un même gouvernement est impossible. Huit mois après la dernière élection le procès pour corruption du Premier ministre Netanyahou aura eu raison de son mandat avec un nouveau scrutin prévu en mars.
Le 23 décembre, à la première seconde de la date butoir prévue pour adopter le budget de l'Etat, le Parlement s'est dissous faute d'accord sur le budget au sein même du gouvernement «d'union et d'urgence» formé en avril par le Premier ministre et son rival Benny Gantz.
Après trois scrutins les ayant placés au coude-à-coude, le Premier ministre Benjamin Netanyahou et Benny Gantz avaient provisoirement enterré la hache de guerre au printemps afin de mettre fin à la plus longue crise politique de l'histoire d'Israël, en s'alliant dans un même gouvernement.
L'accord visant à rassembler les principales forces politiques du pays pour affronter la pandémie de Covid-19 prévoyait notamment une rotation pour le poste de Premier ministre et l'adoption d'un budget unique pour les années 2020 et 2021.
Mais pour concrétiser cette rotation, et permettre à Benny Gantz d'accéder au poste de chef du gouvernement l'an prochain, les parlementaires devaient au préalable s'entendre sur le budget. Un pas qu'ils n'ont finalement jamais franchi.
Le budget au cœur des tensions
La saga du budget, considérée par la presse locale comme le révélateur des tensions entre Benjamin Netanyahou et Benny Gantz, s'est étirée sur des mois avec pour échéance le 23 décembre. Si, à cette date, aucun compromis n'était trouvé, la Knesset se dissolvait et les Israéliens devaient à nouveau être convoqués aux urnes.
Pour éviter ce scénario, la formation centriste Kahol Lavan (Bleu-Blanc, les couleurs du drapeau israélien) de Benny Gantz ont proposé un compromis de la dernière chance : voter deux budgets séparés, un fin décembre, l'autre début janvier. Mais le 22 décemble, les parlementaires ont rejeté, par 49 voix contre 47, ce compromis, ne laissant plus de place au doute sur le sort du gouvernement.