L'Assemblée générale de l'ONU s'ouvre sur fond de crises multiples (EN CONTINU)
La 77e Assemblée générale des Nations unies se tient jusqu’au 24 septembre, en l'absence des présidents russe et chinois. Le conflit en Ukraine, les menaces sur la sécurité alimentaire et la crise climatique devraient être au cœur des débats.
Evoquant le retrait des militaires français de la force Barkhane du Mali, le colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali, a estimé lors de son discours à l'Assemblée générale des Nations unies que son pays avait été «poignardé dans le dos par les autorités françaises». «Les autorités françaises, profondément anti-françaises pour avoir renié les valeurs morales universelles et trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des lumières, se sont transformées en une junte au service de l'obscurantisme», a-t-il estimé.
Il a en revanche salué «les relations de coopération exemplaire et fructueuse entre le Mali et la Russie».
Le ministre indien des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar a pour «le dialogue et la diplomatie» afin de sortir du conflit en Ukraine. «Alors que le conflit en Ukraine fait rage, on nous demande souvent de quel côté nous sommes. Et notre réponse, à chaque fois, est directe et honnête. L'Inde est du côté de la paix et y restera fermement», a-t-il déclaré, selon l'AFP.
S'exprimant ce 24 septembre lors de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a notamment accusé Washington de tenter de «maintenir son hégémonie» dans le monde, via notamment la prise de «sanctions illégales» visant à affaiblir ses «puissants concurrents» dans divers domaines.
Accusant les Etats-Unis de se prendre «quasiment pour un envoyé de Dieu sur Terre», le ministre russe a également estimé que «la russophobie officielle en Occident [était] sans précédent» actuellement et que son ampleur avait atteint un niveau «grotesque».
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a assuré à la tribune de l'ONU que son pays déciderait d'actions «déterminées» pour s'opposer aux «interférences extérieures» concernant Taïwan.
En outre, concernant le conflit en cours en Ukraine, Wang Yi a déclaré : «Nous appelons toutes les parties concernées à empêcher la crise de déborder et à protéger les droits et les intérêts légitimes des pays en développement.» «La priorité est de faciliter des négociations de paix», a-t-il souligné, appelant à une «résolution pacifique de la crise ukrainienne» par l'intermédiaire de discussions «justes et pragmatiques».
Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a rencontré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.
Lavrov et Guterres se rencontrent à New YorkEn marge de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, le ministre des Affaires étrangères de Russie, Sergueï Lavrov, s'est entretenu avec le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce extérieur Peter Szijjarto
Sergueï Lavrov rencontre son homologue hongrois à New YorkSergueï Lavrov a participé à la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays BRICS, qui s'est tenue en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies. La réunion a eu lieu à la mission permanente de l'Afrique du Sud, qui assumera la présidence des BRICS l'année prochaine.
Les BRICS se réunissent à New YorkLe Royaume-Uni continuera de fournir une aide militaire à l'Ukraine jusqu'à sa victoire contre la Russie, a promis le Premier ministre britannique Liz Truss devant l'Assemblée générale de l'ONU. "«A ce moment critique du conflit, je promets que nous maintiendrons ou augmenterons notre soutien militaire à l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra [...] Nous ne serons tranquilles que lorsque l'Ukraine aura triomphé», a-telle assurée à la tribune des Nations unies.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exigé lors de son allocution devant l'Assemblée générale de l'ONU le 21 septembre un «juste châtiment» contre la Russie. «Un crime a été commis contre l'Ukraine et nous exigeons un juste châtiment», a-t-il dit en s'adressant via un message vidéo.
Il a également appelé à la création d'un fonds de compensation pour l'Ukraine et estimé que la Russie devrait être privée de son droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a rencontré Ignazio Cassis, président de la Confédération suisse en marge de la 77e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.
Le chef de la diplomatie russe rencontre le président de la Confédération suisse
Les dirigeants de la planète se succèdent à partir du 20 septembre à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, dans un contexte de fortes tensions internationales. Pendant près d'une semaine, quelque 150 chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier vont prendre la parole lors de cette grand-messe diplomatique annuelle qui reprend en «présentiel» après deux années perturbées par le Covid-19.
Traditionnellement, cette première journée fait la part belle au discours du président américain qui, en tant que dirigeant du pays hôte du siège des Nations unies, s'exprime dans les premiers. Mais exceptionnellement, le président américain Joe Biden, qui a assisté aux funérailles de la reine Elizabeth II, a décalé son intervention au 21 septembre.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres devrait prononcer un discours d'ouverture de cette 77e Assemblée générale qui «ne va pas édulcorer les choses», a promis son porte-parole Stéphane Dujarric. «Nous nous réunissons à un moment de grand péril pour le monde», a souligné Antonio Guterres le 19 septembre, citant notamment les «conflits et catastrophes climatiques», ainsi que la «méfiance» et la «division» qui règnent dans les relations internationales.
Les pays du Sud souhaitent aborder d'autres sujets que l'Ukraine
Le conflit ukrainien devrait être au cœur de cette semaine diplomatique, avec une intervention du président ukrainien Volodymyr Zelensky le 21 septembre (en vidéo), suivi d'une réunion du Conseil de sécurité le 22 septembre. Les pays du Sud s'agacent de plus en plus du fait que les Occidentaux focalisent leur attention sur l'Ukraine, alors que d’autres conflits secouent la planète. «Nous ne voulons pas seulement parler de mettre un terme au conflit en Ukraine. Nous voulons que les conflits prennent fin au Tigré, nous voulons que les conflits prennent fin en Syrie, nous voulons que les conflits prennent fin où qu'ils pointent leur nez dans le monde», a ainsi martelé le 19 septembre la Première ministre de la Barbade Mia Mottley lors d'une journée préliminaire axée sur l'éducation et les objectifs de développement. Parmi les sujets d'inquiétude majeurs de la période, la sécurité alimentaire sera l'objet d'une réunion spécifique.
Le président français Emmanuel Macron devrait insister sur la nécessité de prévenir la «fracturation» entre pays du Nord et du Sud, a indiqué l'Elysée. Doivent se succéder également à la tribune les présidents brésilien Jair Bolsonaro et turc Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre japonais Fumio Kishida ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz. Le président iranien Ebrahim Raïssi est également à New York cette semaine pour sa première Assemblée générale et le dossier nucléaire pourrait une nouvelle fois se retrouver au centre des discussions. Par ailleurs, le colonel Abdoulaye Maïga représentera le Mali à l'ONU, tandis que se tiendra, également à New York, une réunion des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dont le Mali est suspendu.
Cette semaine de haut niveau compte en revanche quelques absents de marque, en particulier les présidents russe et chinois. Vladimir Poutine et Xi Jinping se sont rencontrés à l’occasion du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui s’est tenu en Ouzbékistan les 15 et 16 septembre, et ont à nouveau défendu la perspective d’un monde multipolaire. «Les tentatives visant à créer un monde unipolaire ont récemment pris des formes totalement hideuses et absolument inacceptables pour l’écrasante majorité des pays du monde», a déclaré à cette occasion le chef de l’Etat russe.