Crash au Kazakhstan : Poutine présente ses excuses à Aliev
Le président russe Vladimir Poutine a présenté ses excuses à son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, à la suite du crash du vol J2-8243 d’Azerbaïdjan Airlines, «en raison du fait que l'incident tragique s'est produit dans l'espace aérien russe», a annoncé ce 28 décembre le Kremlin.
«Vladimir Poutine a présenté ses excuses en raison du fait que l'incident tragique s'est produit dans l'espace aérien russe, il a une fois de plus exprimé ses profondes et sincères condoléances aux familles des victimes et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés», a annoncé ce 28 septembre le Kremlin, rapportant un appel téléphonique du président russe à son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev.
Un appel qui concernait le crash du vol J2-8243 d’Azerbaïdjan Airlines (AZAL), reliant Bakou à Grozny. L'appareil, un Embraer 190, s'est écrasé le 25 décembre près de la ville d'Aktaou, dans l'ouest du Kazakhstan, tuant 38 personnes à son bord.
D’après le communiqué, il a été indiqué au cours de l’échange que l’appareil avait tenté «à plusieurs reprises» d'atterrir à l'aéroport de Grozny. Le document précise également qu’au moment du crash, «Grozny, Mozdok et Vladikavkaz ont été attaqués par des véhicules aériens sans pilote» ukrainiens, et que «les systèmes de défense aérienne russes ont repoussé ces attaques».
«Trois explosions se sont produites à l’extérieur»
La veille, citant les résultats préliminaires de l’enquête sur le crash de son appareil, AZAL a déclaré sur sa chaîne Telegram que la catastrophe était survenue à la suite d'une «interférence physique et technique extérieure», annonçant dans le même communiqué la suspension des vols vers huit aéroports russes «pour raison de sécurité», invoquant une décision de l'Agence nationale de l'aviation civile d'Azerbaïdjan.
«L’examen de l’épave de l’avion, ainsi que les dépositions de témoins et de deux membres survivants de l’équipage permettent de constater que trois explosions se sont produites à l’extérieur quand l’avion survolait Grozny» a déclaré à la presse, le 27 décembre, le ministre azerbaïdjanais du Développement numérique et des Transports, Rachad Nabiev, évoquant «l’impact d’une arme lancée de l’extérieur».
«Nous avons vu des indices préliminaires qui laissent penser que cet avion a été abattu par des systèmes de défense aérienne russes», a déclaré à la presse le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, le 27 décembre. Une piste déjà évoquée la veille, par l’agence de presse britannique Reuters, citant «quatre sources au courant des conclusions préliminaires de l'enquête».
De son côté Volodymyr Zelensky, qui a commenté à plusieurs reprise cet évènement sur les réseaux sociaux, a appelé à une «enquête approfondie» sur cette catastrophe aérienne, ainsi qu’«à renforcer toute la pression internationale sur Moscou afin d’établir la vérité et de garantir la responsabilité».
La situation dans la zone de l’aéroport de Grozny «était très difficile»
L'appareil devait initialement atterrir à l'aéroport de Grozny, capitale de la république de Tchétchénie, dans le sud de la Russie. Cependant, selon Dmitri Iadrov, directeur de Rossaviatsia, l'agence russe du transport aérien, l'avion n'a pas pu le faire en raison du régime «Kovior» («tapis», ndlr.) décrété dans les environs de l’aéroport «obligeant tous les avions à quitter immédiatement son espace aérien».
Ce régime a été instauré en raison d’une attaque ukrainienne de drones a précisé Iadrov, également le 27 décembre, soulignant que «la situation ce jour-là et à ces heures-là dans la zone de l'aéroport de Grozny était très difficile».
«Le commandant a fait deux tentatives pour faire atterrir l'avion à Grozny, qui ont échoué. On lui a proposé d'autres aéroports, il a décidé de se rendre à l'aéroport d'Aktaou» a précisé Iadrov. Celui-ci a également fait état d’un «brouillard dense» et du fait qu’«il n'y avait aucune visibilité à une altitude de 500 mètres».
Parmi les 67 personnes à bord de l’appareil, dont 5 membres d’équipage, 42 étaient de nationalité azerbaïdjanaise, 16 russes, six kazakhs et trois kirghizes.