Géorgie : Mikhaïl Kavelachvili investi président
Le nouveau président de la Géorgie, Mikhaïl Kavelachvili, a prêté serment ce 29 décembre. De son côté, l'ancienne dirigeante du pays, Salomé Zourabichvili, qui avait déclaré a plusieurs reprises qu'elle ne quitterait pas ses fonctions, a finalement quitté le palais présidentiel, affirmant demeurer la «présidente légitime» du pays.
Mikhaïl Kavelachvili a prêté serment ce 29 décembre, lors de la cérémonie d'investiture qui a eu lieu au Parlement géorgien. Cet ancien joueur de football professionnel, élu le 14 décembre par un collège électoral lors d'un scrutin boycotté par l'opposition, minoritaire, est devenu le sixième président de la Géorgie.
Les partis d'opposition pro-occidentaux n'ont pas reconnu le résultat des élections législatives du 26 octobre, remportées par Rêve géorgien. Ceux-ci ont notamment reçu le soutien de chancelleries occidentales, ainsi que des eurodéputés qui ont appelé Tbilissi à organiser un nouveau scrutin «dans un délai d'un an».
La présidente sortante, Salomé Zourabichvili, qui a affirmé à plusieurs reprises qu'elle ne quitterait pas ses fonctions, a finalement quitté le palais présidentiel pour rejoindre une foule de partisans amassée devant le bâtiment. «Je reste la seule présidente légitime de la Géorgie», leur a-t-elle notamment déclaré. «Je vais quitter le palais présidentiel pour me tenir à vos côtés, portant avec moi la légitimité, le drapeau et votre confiance», a ajouté cette ex-diplomate du Quai d'Orsay.
«L’Amérique se tient aux côtés du seul dirigeant géorgien légitime, Salomé Zourabichvili, et du peuple géorgien», a notamment déclaré sur X le représentant républicain Joe Wilson (Caroline du Sud). Quelques heures plus tôt, celui-ci avait annoncé qu'il présenterait au Congrès le Georgian Nightmare Non-Recognition Act («Loi sur la non-reconnaissance du cauchemar géorgien») en vue d'interdire à Washington de reconnaître le nouveau dirigeant du pays jusqu'à la tenue de nouvelles élections.
Le 27 décembre, toujours sur X, Joe Wilson avait déclaré avoir convié Salomé Zourabichvili à l'investiture de Donald Trump, se déclarant «impressionné par son courage face à l'assaut de Ivanichvili [président d'honneur de Rêve géorgien] et de ses amis du PCC et du régime iranien».
La situation demeure tendue aux abords du Parlement géorgien. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant le bâtiment et la police a procédé à plusieurs arrestations, a rapporté un correspondant de TASS.
Lors des législatives, qui se sont tenues en Géorgie le 26 octobre, Rêve géorgien avait obtenu 54% des suffrages. À l'instar des partis d'opposition pro-occidentaux, Salomé Zourabichvili avait refusé de reconnaître le résultat de cette élection qu'elle avait qualifiée de «parodie de démocratie». Résultat qu'elle avait tenté d'invalider en saisissant la Cour constitutionnelle qui l'avait déboutée le 3 décembre, précisant que sa décision était «finale» et sans appel.