Covid-19 : l'OMS appelle les pays à un «débat sain» sur la vaccination obligatoire
Un responsable de l'OMS a appelé les pays à avoir des discussions sur la vaccination obligatoire, déclarant que «c'est un débat sain à avoir.» Il prévoit 500 000 décès supplémentaires d'ici le printemps si la vaccination ne progresse pas.
Dans une interview pour Sky news le 24 novembre, le directeur exécutif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Europe, Robb Butler, a évoqué l'obligation vaccinale et la situation sanitaire sur le continent.
Le responsable a ainsi estimé que «la vaccination obligatoire peut augmenter, mais n'augmente pas toujours la couverture vaccinale». Il a déclaré que les Etats devaient donc réfléchir à cette question, car c'est «un débat sain à avoir» selon lui. «L'histoire a montré à plusieurs reprises que l'obligation pouvait nuire à la confiance et à la cohésion sociale. C'est délicat, mais nous pensons que c'est le moment de poser la question d'un point de vue individuel et sociétal», a-t-il ajouté.
Les cas augmentent à nouveau dans une grande partie de l'Europe – fortement dans le cas de pays comme l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Autriche, cette dernière revenant d'ailleurs à un confinement complet. Robb Butler a rappelé que seulement 54% des habitants des 53 Etats membres de l'OMS d'Europe étaient vaccinés. «Il y a donc encore beaucoup de travail à faire», a-t-il reconnu.
Un demi-million de décès supplémentaires pourraient être enregistrés d'ici début 2022 si des mesures ne sont pas prises pour endiguer la propagation du coronavirus, prévient l'OMS. «La majorité des personnes dans les unités de soins intensifs ne sont pas vaccinées», a-t-il souligné, redoutant «une saison inquiétante à venir».
«Nous venons de dépasser, malheureusement, la barre des 1,5 million de morts la semaine dernière», a-t-il confié. «Si nous continuons sur la voie actuelle, nous prévoyons 500 000 décès supplémentaires d'ici le printemps de l'année prochaine. C'est vraiment inquiétant», a poursuivi ce responsable de l'OMS.
«Ce dont nous avons besoin, c'est que chaque membre de la société soit vacciné», a-t-il martelé. Robb Butler a en outre indiqué que «seulement 48% de la population du continent utilisait des masques». «Si ce chiffre augmente, nous verrons une réduction des cas et des décès», a-t-il assuré.