L'Église orthodoxe russe dit ne pas chercher l'interdiction de l'IVG mais s'oppose au remboursement
L'Eglise orthodoxe russe n'insiste pas sur une interdiction totale de l'avortement, sa position officielle étant «plus flexible», selon une nouvelle déclaration, mais l'avortement ne doit pas être couvert par l'assurance maladie, estime-t-elle.
Vladimir Legoïda, président du Département synodal des relations de l'Église avec la société et les médias du Patriarcat de Moscou, a déclaré, lors d'une interview accordée à la chaine russophone RTVI basée à New York, que l'Eglise orthodoxe russe ne s'opposait pas totalement à la pratique de l'avortement. «Nous adoptons une position plus souple et plus flexible en la matière : nous exigeons que [l'avortement] soit retiré de la caisse d'assurance maladie obligatoire», a-t-il déclaré. Le Fonds d'assurance médicale obligatoire est un programme public financé par les contribuables qui garantit des soins médicaux gratuits pour différentes maladies.
Legoïda avait précédemment évoqué le droit des médecins de refuser d'exécuter l'avortement pour des raisons religieuses. «L'Église a répété à plusieurs reprises que les médecins qui, en raison de leurs croyances religieuses ou de leurs convictions internes, ne veulent pas pratiquer l'avortement, devraient pouvoir le refuser», a écrit Legoïda sur Telegram en novembre.
Le chef de l'Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, a précédemment qualifié l'avortement de pratique pécheresse, estimant que mettre fin à une grossesse en raison d'une anomalie découverte est aussi «criminel». Selon lui, l'avortement ne devrait pas être une simple option parce qu'un embryon «pourrait ne pas devenir un bon joueur de football, ou un bon avocat, ou une personne très forte et en bonne santé».