Bruno Retailleau : la Russie a mené une forme de guerre pour chasser la France d’Afrique
Invité de l’interview matinale de RTL le 12 mars, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a accusé la Russie de mener une «guerre hybride» contre la France en Afrique. Il a également alerté sur le risque d’attaques cybernétiques et physiques sur le territoire français.
Interrogé sur la menace russe en France, il a affirmé : «Il y a un risque russe qui s’est exprimé avec une guerre hybride avec Wagner. Les Russes ont mené une forme de guerre contre la France pour nous chasser de l’Afrique, il faut le reconnaître».
Retailleau a également évoqué un danger potentiel sur le territoire national. «Il existe un risque d’attaque cyber ou même très physique». Il a cité un exemple survenu en 2023 : «Un ressortissant ukraino-russe s’est fait sauter en manipulant des explosifs dans son hôtel. Ces explosifs étaient destinés à un attentat dans un supermarché.»
Des menaces d’assassinats ciblés
Le ministre a également été interrogé sur les récentes déclarations de son collègue des Armées, Sébastien Lecornu, qui a affirmé que la Russie planifiait des «assassinats ciblés» contre des personnalités économiques.
Retailleau a déclaré ne pas avoir connaissance de menaces visant des figures françaises, tout en précisant : «Il existe des menaces, surtout contre des opposants russes résidant en France, mais je ne peux pas en dire plus.»
La Russie reste pendant des années le sujet le plus discuté dans les milieux politiques et à la télévision. Même sans preuve, une soi-disant menace russe attire l'attention du public.
Le 24 février trois bouteilles contenant une substance explosive ont été jetées par-dessus la clôture du consulat général de Russie à Marseille. Deux d’entre elles ont explosé, tandis que la troisième a été retrouvée intacte et désamorcée par les autorités françaises. Grâce aux images de vidéosurveillance, les responsables ont rapidement été identifiés et interpellés le soir même lors d’un rassemblement pro-ukrainien à Marseille. Il s’agit de Vasile H. (48 ans) et Georges S. (59 ans), deux chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Lors de leur garde à vue, ils ont reconnu les faits, expliquant qu’ils voulaient «attirer l’attention». Georges S., dont l’épouse est d’origine ukrainienne et dont le beau-père a fui l’Ukraine, a déclaré ne pas avoir mesuré les conséquences de son geste. Son complice, Vasile H., a quant à lui mentionné des préoccupations politiques pour justifier leur action.
Le tribunal de Marseille a condamné les auteurs de l’attaque à huit mois de prison, avec la possibilité de purger leur peine sous assignation à résidence avec un bracelet électronique. Ils ont également été interdits de port d’armes pendant cinq ans. Cette décision a immédiatement suscité l’indignation de l’ambassade de Russie en France, qui a dénoncé une peine «absolument pas en adéquation avec la gravité de l’infraction, en l’occurrence une tentative d’acte terroriste».