L'Occident ne croit qu'en Satan, estime Lavrov

Les dirigeants de l'UE font tout pour que l'OSCE cesse d'exister, selon le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. La Russie, par contre, croit au consensus qui pourrait sauver l'organisation.
Le 11 mars, le secrétaire général de l'OSCE, Feridun Sinirlioglu, est arrivé à Moscou en visite officielle. Un large éventail de questions a été abordé, notamment celle du budget de l'organisation. Depuis 2022, les pays membres de l'OSCE ne peuvent pas se mettre d'accord sur le budget et tiennent Moscou pour responsable de la situation.
«En ce qui concerne le budget, nous avons donné il y a longtemps notre accord, je ne me souviens plus exactement quand, aux chiffres prévus dans le projet. Ce avec quoi nous ne sommes pas d’accord, c’est lorsque ce document budgétaire, purement pragmatique et purement technique, est complété par des évaluations politiques, ce que nos collègues occidentaux essaient de faire dans le but d’accuser la Russie après», a expliqué Sergueï Lavrov lors de sa conférence de presse conjointe avec Feridun Sinirlioglu.
Le chef de la diplomatie russe a également souligné que malgré les divergences entre les pays membres, le travail de l'OSCE restait important pour le continent.
«Notre accord sur ces chiffres [du budget] s’explique par la volonté d’atteindre un consensus. Nous restons convaincus que seul un consensus peut sauver l’OSCE. Quant à l’Occident… Il est difficile de savoir en quoi il croit, sans doute en personne à part Satan, mais il fait tout pour que ce consensus se détruise et que l’OSCE cesse d’exister. Difficile de le comprendre autrement. Nous continuerons à exiger la transparence dans les travaux de toutes les institutions de l’OSCE. À l’heure actuelle, ce n’est pas nous qui faisons obstacle à l’adoption du budget», a conclu Sergueï Lavrov.
La Russie a remis à l'OSCE une liste de journalistes russes décédés depuis le début de l'année 2022
À l'issue des discussions, Sergueï Lavrov a également attiré l'attention sur le fait que la partie russe avait remis au secrétaire général de l'OSCE une liste des journalistes russes tués depuis le début de l'année 2022, ainsi qu'une lettre du président de l'Union russe des journalistes, Vladimir Soloviev.
«Nous avons fait la démarche appropriée auprès de l’UNESCO. Nous chercherons à obtenir réparation de cette injustice flagrante et aujourd’hui nous avons transmis à M. le Secrétaire général une liste des journalistes qui sont morts en héros dans l’exercice de leurs fonctions depuis le début de l’année 2022 jusqu’à ce jour», a déclaré Lavrov, précisant que la question de la sécurité des journalistes avait été longuement abordée au cours des entretiens.
En novembre dernier, lors d'une réunion à Paris, la directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, a présenté un rapport intitulé «Les journalistes en première ligne des crises et des situations d'urgence», qui ne mentionnait pas les assassinats de journalistes russes dans le contexte du conflit en Ukraine. Le rapport a été critiqué à plusieurs reprises à Moscou pour cette raison.