OTAN : en cas de «repli» américain «la défense européenne s’adaptera», assure le chef d'état-major des Armées françaises

OTAN : en cas de «repli» américain «la défense européenne s’adaptera», assure le chef d'état-major des Armées françaises
Le général Thierry Burkhard, chef d'état-major de la Défense française, à Cherbourg, en France, le 7 juin 2024.
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Dans une interview au Figaro, publiée le 10 novembre, le chef d’état-major des Armées françaises s’est confié sur un éventuel «repli» de Washington au sein de l'OTAN. Celui-ci a également estimé qu'une défaite de l'Ukraine face à la Russie serait «le prélude à un nouveau niveau de menace inégalé».

«Si on additionne les capacités de chaque pays, qu’elles soient financières, industrielles ou militaires, il n’y a pas de raison que l’Europe ne soit pas capable de faire face», a déclaré le chef d’état-major français des Armées, le général Thierry Burkhard, dans un entretien au Figaro publié le 10 novembre.

Celui-ci était interrogé sur la «possibilité d’un repli» américain sous Donald Trump qui, durant son premier mandat, s'était montré critique sur l'OTAN. «Comme l’a souligné le président de la République, nous devons développer le pilier européen de l’Otan», a ajouté le haut gradé français.

Des propos qui font écho aux déclarations d’Emmanuel Macron du 7 novembre, qui avait déclaré après l’élection de Donald Trump, à l’occasion d’un sommet de la Communauté politique européenne (CPE): «Je n'ai pas l'intention de laisser l'Europe comme un théâtre habité par des herbivores, que des carnivores, selon leur agenda, viendront dévorer».

«Nous devons anticiper le jour où les États-Unis pourraient revoir leur niveau d’engagement»

Pour le chef d’état-major de l’armée française, qui a rappelé l'importance que prenait aux yeux de Washington le théâtre indopacifique pour le «leadership mondial», les Européens «ne doivent pas exclure qu’un jour les Américains ne puissent pas être là, ou ne veuillent plus être là à leurs côtés, ou s’engagent avec un volume de forces moindre que ce qu’ils espéraient».

Sans préjuger de l’attitude qu’adopteront les États-Unis après le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, le général français a estimé que Paris et Bruxelles devaient «anticiper le jour où les États-Unis pourraient revoir leur niveau d’engagement en Europe». 

Dans l’hypothèse d’un tel «repli» étasunien, Burkhard a affirmé que les «les pays européens n’auront pas le choix. Ils devront s’adapter collectivement et faire preuve de cohésion».

Pour Burkhard, il faut rendre les sanctions contre la Russie «plus efficaces»

Interrogé sur la «guerre hybride» que la Russie mènerait contre les Occidentaux, le militaire français a lancé: «nous devons être capables de nous défendre et éventuellement de conduire des actions dans l’espace informationnel adverse»,.

Selon le chef d'état-major français, il faudrait ainsi «diffuser de l’information et toucher l’opinion publique de nos adversaires». A cet effet, il a notamment évoqué l'offensive ukrainienne dans la région de Koursk qui, selon lui, n'aurait pas été «suffisamment exploitée par les Ukrainiens pour faire changer la perception du conflit».

«Nous devons être conscients des conséquences si jamais la Russie venait à l’emporter, il ne s’agirait pas seulement de la défaite de l’Ukraine. Ce serait la démonstration que la force l’emporte sur le droit et le prélude à un nouveau niveau de menace inégalé, en particulier pour les pays du continent européen», a par ailleurs affirmé le haut gradé.

Toujours concernant le conflit en cours, le général Burkhard s'est exprimé en faveur de la politique de sanctions menée par les Occidentaux à l'encontre de Moscou, appelant à rendre ces dernières «plus efficaces» et «en empêchant que les énergies, pétrole et gaz, restent une ressource économique pour la Russie».

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