«L’Europe doit être punie par tous les moyens à notre disposition», estime Medvedev

Le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev© RIA Novosti
23 décembre 2024. Le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, préside une réunion du présidium du Conseil présidentiel sur la science et l'éducation.
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Paraphrasant une déclaration prêtée à Condoleezza Rice pendant la guerre d’Irak, le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, est revenu ce 27 décembre sur les relations entre la Russie et l’Occident, estimant que l’Europe, «menteuse» et devenue «folle», ne méritait à l’avenir aucun traitement de faveur.

«Pardonner aux pays faibles», «ignorer les États-Unis» et «punir l'Europe»: telle est la recommandation qu'a donnée ce 27 décembre sur sa chaine Telegram le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev. Des propos inspirés par une phrase prêtée à Condoleezza Rice, qui plus de vingt ans après, demeure dans les esprits en France comme en Russie.

«Punir la France, ignorer l’Allemagne et pardonner à la Russie», aurait déclaré en 2003 celle qui était alors conseillère à la Sécurité nationale des États-Unis, Paris, Berlin et Moscou s'étant opposés à l’invasion de l’Irak par les États-Unis.

Paraphrasant ces propos, le numéro 2 du Conseil de sécurité russe a estimé dans un premier temps qu’il faudrait «pardonner aux pays faibles» qui ont «succombé à la pression des Anglo-saxons» dans leur campagne antirusse, évoquant des pays d’Asie et d’Amérique latine.

Dans un deuxième temps, Medvedev a ajouté que Moscou devrait «ignorer les États-Unis», avec lesquels «nous ne nous attendons pas à une amitié dans les 100 prochaines années» et arguant qu’un conflit avec la première puissance militaire mondiale «coûte cher» et risquerait de «dégénérer […] en guerre nucléaire».

Une Europe devenue «folle» et «menteuse», accuse Medvedev

Enfin, l’ancien président russe s’est penché sur le cas de l’Europe. Une Europe qui «ne suscite en moi aucune émotion autre que le dégoût le plus profond» a-t-il confié. Une Europe devenue «folle» et, selon Medvedev, «le principal bastion de la russophobie dans le monde». Une Europe «menteuse qui est responsable de l’échec des négociations d’Istanbul», a-t-il ajouté.

«C'est l'Europe sanguinaire qui a nourri tous les démons les plus enragés de la guerre, sans tenir compte des pertes des parties au conflit», a notamment fustigé Medvedev, avant de poursuivre : «C'est pourquoi l'Europe doit être punie par tous les moyens dont nous disposons : politiques, économiques et toutes sortes de moyens hybrides».

«C’est pourquoi nous devons soutenir tout processus destructeur en Europe. Vive les émeutiers agressifs dans ses rues historiques ! Gloire aux foules de migrants commettant des outrages et anéantissant haineusement les brillantes valeurs européennes! Que les faces abjectes des bureaucrates européens disparaissent dans le flot des futurs affrontements civils !» a poursuivi Medvedev.

Celui-ci a notamment évoqué le refus que se seraient vu opposer les marins en détresse du cargo russe Ursa Majo par l’équipage de l’Oslo Carrier III, un navire battant pavillon norvégien, selon des accusations de la compagnie propriétaire du cargo, «Oboronloguistika».

«Besoin de plus d'explications ? C'est impardonnable ! Nous agirons, car il est dit : "Joie pour le juste de voir la vengeance il lavera ses pieds dans le sang de l'impie"», a conclu Medvedev, citant l'Ancien Testament.

L’Occident a «déclaré la guerre au monde russe», selon Poutine

Le 20 décembre, lors d'une réunion du Conseil d'État au Kremlin, le président russe Vladimir Poutine avait affirmé que l'Occident «a déclaré la guerre au monde russe». Un «monde russe» que Vladimir Poutine avait appelé à se développer et à se renforcer en février 2022, le qualifiant de «multiconfessionnel, multiethnique» et «multiforme», à l'image de la Russie.

Une «idéologie du monde russe» qu’avait appelé à «éradiquer» le Premier ministre polonais d’alors, Mateusz Morawiecki, en mai 2022, quelques mois après le début de l’offensive russe en Ukraine, la comparant au «communisme et au nazisme du XXe siècle». Selon lui, il s'agit d'un «cancer» qui «dévore non seulement une grande partie de la société russe, mais constitue également une menace mortelle pour l'ensemble de l'Europe».

«Il ne suffit pas de soutenir l'Ukraine dans sa lutte militaire contre la Russie. Nous devons éradiquer complètement cette nouvelle idéologie monstrueuse», avait martelé l'ancien chef du gouvernement polonais.

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