Gaza : la diplomatie russe réunit une dizaine de responsables politiques palestiniens à Moscou
Réunissant des représentants palestiniens de l'OLP, du Fatah, du Hamas et du Jihad islamique à Moscou ce 29 février, Sergueï Lavrov a dénoncé la violence de la riposte israélienne à Gaza suite à l’attaque du Hamas du 7 octobre. Le ministre a également réitéré son appel à la création d’un État palestinien afin de briser l'engrenage de la violence.
«La priorité absolue est d’arrêter l’effusion de sang» a déclaré ce 29 février Sergueï Lavrov, cité dans un communiqué, lors d’une rencontre à Moscou avec une dizaine de représentants politiques palestiniens. Réitérant la condamnation de Moscou de la sanglante attaque du Hamas du 7 octobre contre l’État hébreu, le chef de la diplomatie russe a estimé qu’il était «impossible d’y répondre par des méthodes de punition collective contre les Palestiniens».
Cette rencontre, sous l’égide de Moscou, entre une dizaine de représentants des forces politiques palestiniennes en vue de surmonter leurs divisions internes, est appelée à se poursuivre jusqu’au 2 mars, relate l’agence TASS. Parmi les émissaires palestiniens figurent «des délégués des factions appartenant à l'OLP, dont le Fatah, ainsi que des participants du Hamas et du Jihad islamique», précise encore l'agence de presse russe. Un tel format n’avait pas eu lieu depuis la crise du Covid-19, a souligné Sergueï Lavrov.
Le ministre russe a fustigé l’attitude des ֤États-Unis au Conseil de sécurité de l’ONU qui ont «systématiquement bloqué» par leur veto les efforts diplomatiques de plusieurs pays visant à établir un cessez-le-feu. Parmi eux, un projet de résolution russe soumis dès la mi-octobre 2023, ainsi que – plus récemment – celui de l’Algérie, déposé le 20 février.
Cette vague de violence «sans précédent» qui frappe le Proche-Orient est «en grande partie le résultat d’une longue stagnation du processus de règlement au Moyen-Orient, provoquée par les tentatives américaines de monopoliser les efforts de médiation, d’arrêter le travail du "quatuor" de médiateurs internationaux (États-Unis, Russie, UE, ONU) et de promouvoir des politiques qui leur conviennent», a notamment déclaré Sergueï Lavrov.
Dès les premiers jours du conflit, recevant à Moscou le secrétaire général de la Ligue des États arabes, Sergueï Lavrov avait dénoncé la «politique destructrice» des États-Unis, déplorant que ces derniers cherchent «à monopoliser tous les efforts» et empêchent toute «discussion sur la création d’un État palestinien».
30 000 tués à Gaza en moins de cinq mois
Le ministre russe a appelé à «des efforts conjoints» afin «d'éliminer la cause sous-jacente à ce conflit de longue date». «À savoir, résoudre le problème de la création d’un État palestinien», a-t-il précisé. «Les Palestiniens doivent exercer leur droit à établir un État dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale», a-t-il insisté. Avant d’ajouter : «Seule cette approche, équitable et fondée sur le droit international peut conduire à une paix durable dans la région.»
«Plus de 30 000» personnes ont été tuées à Gaza, depuis le début du conflit opposant le Hamas à Israël, a annoncé ce 29 février le ministère de la Santé du Hamas. Des opérations israéliennes déclenchées en riposte à l’attaque sans précédent lancée par le Hamas contre le sud de l’État hébreu, qui a causé la mort de près de 1 140 personnes, en majorité des civils, selon des données israéliennes. Au cours de cette attaque, 250 personnes avaient également été enlevées et emmenées dans la bande Gaza.