Le gouvernement australien compte placer Djokovic en rétention le 15 janvier au matin
Les autorités australiennes ont fait part de leur intention d'ordonner le retour du numéro un mondial de tennis Novak Djokovic en rétention dès le 15 janvier, en raison des problèmes liés à son statut vaccinal. L'affaire monte au niveau fédéral.
Les autorités australiennes ont l'intention d'ordonner le retour du numéro un mondial de tennis Novak Djokovic en rétention dès le matin du 15 janvier, a annoncé un avocat du gouvernement, Stephen Lloyd, le 14 janvier. Le gouvernement souhaite que le Serbe ne puisse sortir de rétention que pour assister, dans les bureaux de ses avocats et sous bonne garde, aux audiences en ligne de la justice concernant son cas, a indiqué Stephen Lloyd. Djokovic ne sera pas expulsé d'Australie avant que la justice ne se soit définitivement prononcée, avait-il assuré auparavant, au cours d'une audience devant un juge de Melbourne.
Par ailleurs, le juge chargé de l'affaire a annoncé se dessaisir au profit de la justice fédérale australienne, ce qui pourrait retarder le dénouement de l'affaire. Le juge Antony Kelly a indiqué qu'il s'en remettait à un nouveau tribunal pour statuer sur le cas du numéro un mondial de tennis, malgré les objections des avocats du joueur, qui ont dit craindre un ralentissement de la procédure.
Une affaire à rebonds multiples
Le visa australien du numéro un mondial de tennis Novak Djokovic, qui voulait entrer dans le pays sans être vacciné contre le Covid-19, a été annulé pour la deuxième fois, a annoncé le 14 janvier le ministre de l'Immigration Alex Hawke. Cette décision a été prise «sur des bases sanitaires et d'ordre public», a précisé dans un communiqué le ministre, qui souligne que l'exécutif «est fermement engagé à protéger les frontières australiennes, tout particulièrement dans le contexte de la pandémie de Covid-19».
Dans les heures qui ont suivi, Novak Djokovic a demandé à la justice d'empêcher son expulsion d'Australie, ce que les autorités australiennes ont accepté jusqu'à ce que la justice ait statué sur le recours qu'il a déposé contre son annulation de visa. Le joueur serbe n'a, à ce stade, pas été placé en rétention par les autorités, a précisé son avocat Nick Wood, cité par l'AFP. L'homme de loi a d'ailleurs demandé à ce que son client reste en liberté pendant la durée de la procédure, et ce malgré son statut de non vacciné.
«Nous sommes très préoccupés par le temps», a-t-il ajouté au cours d'une audience devant un juge de Melbourne, à trois jours du début de l'Open d'Australie. Cette deuxième annulation du visa implique par ailleurs que le joueur serbe, qui visait un 21e titre du Grand Chelem à l'Open d'Australie, un record, sera interdit d'entrée dans le pays pendant trois ans, sauf dans certaines circonstances. «Les Australiens ont fait de nombreux sacrifices pendant cette pandémie, et souhaitent à juste titre que le résultat de ces sacrifices soit protégé», a pour sa part déclaré le Premier ministre, Scott Morrisson, dans un communiqué.
La polémique autour du tennisman réside dans la dérogation médicale qu'il a obtenue pour participer au tournoi après s'être remis d'une infection du Covid-19 en décembre. Or, le joueur n'étant pas vacciné, sa guérison a été jugée insuffisante par les autorités fédérales pour qu'il puisse entrer dans le pays. Le vainqueur de 20 tournois du Grand Chelem a dès lors été placé dans un centre de détention de l'immigration à Melbourne avant que son appel ne soit entendu. Sans être impliquée dans le processus d'exemption médicale de Novak Djokovic, l'ATP a déclaré avoir demandé des éclaircissements à Tennis Australia.
Djokovic a admis avoir rempli incorrectement sa déclaration d'entrée en Australie, et n'avoir pas respecté les règles d'isolement après avoir été testé positif au Covid-19 en décembre, une contamination dont il espérait qu'elle lui permettrait de bénéficier d'une exemption pour entrer en Australie sans être vacciné.
Le visa du champion de tennis de 34 ans avait déjà été annulé une première fois le 5 janvier lors de son arrivée à Melbourne, et Novak Djokovic avait alors été placé dans un centre de rétention en vue de son expulsion. Les avocats du tennisman avaient toutefois remporté une éclatante victoire le 10 janvier, en obtenant d'un juge qu'il rétablisse son visa et ordonne sa libération immédiate. Depuis, le sportif serbe s'entraînait en vue du tournoi, et devait affronter lors du premier tour son compatriote Miomir Kecmanovic, 78e joueur mondial. Le joueur de 34 ans comptait briguer un 10e titre à l'Open d'Australie, et une 21e victoire en Grand Chelem, ce qui serait un record. Mais le ministre de l'Immigration conservait la possibilité d'annuler à nouveau le visa en vertu de son pouvoir discrétionnaire.