Après une mise en garde du Shin Bet, Netanyahou se défend de toute «incitation à la violence»
- Avec AFP
Accusé d'intimider les soutiens d'un possible gouvernement de coalition qui cherche à l'évincer du pouvoir, le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahou s'est défendu de toute «incitation à la violence».
«Il y a une ligne très fragile entre la critique politique et l'incitation à la violence [...] et on ne peut pas dire que, quand la critique vient de droite, c'est de l'incitation à la violence et que, quand elle vient de gauche, c'est une utilisation justifiée de la liberté d'expression [...] Je condamne toute incitation à la violence», s'est défendu ce 6 juin Benjamin Netanyahou, devant les cadres de son parti, le Likoud, après de récentes insinuations le visant.
En effet, la veille au soir, Nadav Argaman, le patron du Shin Bet (le service de renseignement intérieur israélien) est sorti de son habituelle réserve pour mettre en garde contre «une augmentation des discours incitant à la violence, notamment sur les réseaux sociaux».
Il a exhorté les responsables politiques de tous les partis à «appeler clairement à la fin de ces discours», qui peuvent être compris par certaines personnes ou certains groupes comme «un permis pour commettre des violences» pouvant aller jusqu'à entraîner des «blessures mortelles».
Une partie de la presse israélienne a alors perçu ce commentaire comme un avertissement destiné à Benjamin Netanyahou, qui fait actuellement pression sur des députés afin de les convaincre d'abandonner leur appui au projet de gouvernement de coalition mené par son rival, le centriste Yaïr Lapid.
Le Premier ministre israélien a estimé être la cible d'une campagne «encore plus grave» dirigée contre lui et ses proches et a qualifié de «gouvernement de gauche dangereux» la coalition hétéroclite formée par Yaïr Lapid avec deux partis de gauche, deux du centre, trois de droite (dont Yamina, droite nationaliste) et la formation arabe islamiste Raam.
Le vote de confiance du Parlement, dernière étape pour formaliser ce premier gouvernement sans Benjamin Netanyahou depuis plus de 12 ans, pourrait intervenir le 9 ou le 14 juin, selon des médias israéliens cités par l'AFP.
Ces derniers jours, des soutiens de Benjamin Netanyahou ont organisé des rassemblements devant les domiciles de plusieurs membres du parti Yamina, dirigé par Naftali Bennett, qui devrait prendre en premier la tête du gouvernement selon les termes d'un accord de partage du pouvoir signé avec Yaïr Lapid.
La commission des affaires sécuritaires du Parlement a annoncé qu'elle se réunira en urgence le 7 juin à la lumière de «l'avertissement inhabituel émis par le chef du Shin Bet» ainsi que dans la perspective d'une «marche des drapeaux» prévue le 10 juin à Jérusalem-Est, à l'appel de figures de l’extrême droite israélienne.