L'OTAN hausse le ton envers la Russie, qui l'accuse de transformer l'Ukraine en poudrière
La situation se tend dans le dossier ukrainien : l'OTAN accuse la Russie de «provocations», alors que Moscou s'inquiète de possibles livraisons d'équipements militaires, Kiev ayant demandé à Washington de lui apporter un «soutien très concret».
Les échanges diplomatiques entre l'OTAN et les Etats-Unis d'un côté, la Russie de l'autre, se tendent de plus en plus sur la situation en Ukraine. Au cours d'une rencontre avec le chef de la diplomatie ukrainienne ce 13 avril, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a ainsi jugé «inexplicables» et «profondément préoccupants» les mouvements de troupes du côté russe de la frontière ukrainienne.
«Le renforcement militaire considérable de la Russie est injustifié, inexplicable et profondément préoccupant. La Russie doit mettre fin à ce renforcement militaire en Ukraine et autour de l'Ukraine, arrêter ses provocations et cesser toute escalade immédiatement», a-t-il déclaré au cours d'un point de presse.
Cette aggravation hypothétique de la situation reposera sur Kiev et ses parrains occidentaux
De son côté, la diplomatie russe a renvoyé Washington et l'organisation transatlantique à leur propre attitude dans la région, qui ne fait selon Moscou que mettre de l'huile sur le feu. «Les navires de guerre américains n’ont absolument rien à faire près de nos côtes. Les activités qu'ils mènent sont purement provocatrices», a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov lors d'une conférence de presse le 13 avril.
Pour le diplomate russe, ce sont bien les Etats-Unis et l'OTAN qui, en augmentant le volume de l'aide militaire, «transforment consciemment l'Ukraine en poudrière». «Nous allons tout faire pour garantir notre sécurité et la sécurité de nos citoyens où qu'ils soient. Mais la responsabilité de cette hypothétique aggravation de la situation reposera sur Kiev et ses parrains occidentaux», a encore mis en garde Sergueï Riabkov.
La veille, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov avait appelé les pays susceptibles de fournir des armes à l'Ukraine de se rappeler qu'après le «coup d’Etat anticonstitutionnel» mené en 2014, les nouvelles autorités n'avaient pas hésité à attaquer leur propre peuple «en les traitant de terroristes, alors que les habitants du Donbass n’ont attaqué personne sur le reste du territoire ukrainien». Le diplomate avait indiqué espérer «que cette histoire n’a pas été oubliée, notamment par les pays qui examinent avec l’Ukraine la possibilité de livraisons de tel ou tel équipement militaire».
Reste désormais à voir si le message sera entendu : le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba, qui doit rencontrer ce 13 avril en début d'après midi à Bruxelles son homologue américain Antony Blinken, a en effet appelé l'OTAN à apporter un «soutien très concret» à l'Ukraine.