Centrafrique : le gouvernement accuse l'ex-président François Bozizé de «tenter un coup d'Etat»
À travers son porte-parole, le gouvernement centrafricain accuse l'ex-président François Bozizé de «tenter un coup d'Etat». Le 3 décembre 2020, la Cour suprême de la République centrafricaine avait rejeté sa candidature à l'élection présidentielle.
Le gouvernement centrafricain a accusé ce 19 décembre l'ex-président François Bozizé d'une «tentative de coup d'Etat», alors qu'une coalition de groupes armés mène une offensive dans plusieurs localités de l'Ouest du pays et pourrait menacer la capitale Bangui.
«François Bozizé se trouve actuellement aux abords de la ville de Bossembele [à 150 km au nord-ouest de la capitale] dans l'intention manifeste de marcher avec ses hommes sur la ville de Bangui», a déclaré le porte-parole gouvernemental, Ange-Maxime Kaagui. «Il s'agit manifestement d'une tentative de coup d'Etat que le gouvernement tient à dénoncer en cette période électorale», a-t-il dit.
Ainsi que l'a rapporté l'agence Reuters, la Cour suprême de la République centrafricaine avait rejeté le 3 décembre la candidature de l'ancien président François Bozizé à l'élection présidentielle, qui devrait se tenir le 27 décembre, malgré des problèmes de sécurité dus aux combats entre milices rivales.
Le tribunal avait en effet déclaré que l'homme politique de 74 ans ne satisfaisait pas à l'exigence de «bonne moralité» en raison d'un mandat international et des sanctions de l'ONU décidés contre lui pour des assassinats présumés, la torture et d'autres crimes.
Renversé lors d'une rébellion en 2013, François Bozizé a nié les accusations portées contre lui. Son parti a critiqué la décision du tribunal, notant qu'il n'avait été condamné pour aucun crime.
La RCA connaît une crise humanitaire aiguë depuis le renversement de François Bozizé, qui a conduit à des combats entre des milices principalement musulmanes et chrétiennes. De vastes pans du pays restent sous le contrôle des milices, toujours selon Reuters.