De ministres en conseillers, un entourage d'Emmanuel Macron particulièrement germanophile
Parmi les membres du nouveau gouvernement annoncé le 17 mai par l'Elysée, ainsi qu'au sein de l'entourage proche du nouveau président, plusieurs ont un lien particulier avec l'Allemagne. Simple coïncidence ou volonté de rapprochement avec Berlin ?
Alors que le nouveau gouvernement a été annoncé le 17 mai par l'Elysée, un détail pour le moins intéressant n'a pas échappé à une journaliste de l'AFP en poste dans la capitale allemande.
En effet, cinq ministres et un conseiller particulier du nouveau président de la République sont des germanistes et germanophiles aguerris, à commencer par le chef du nouveau gouvernement.
Interrogé par RT France, Jean Petaux, politologue à Sciences Po Bordeaux considère par exemple que Angela Merkel peut très bien avoir trouvé dans Emmanuel Macron «son» «Mitterrand» comme l’a connu Helmut Kohl ou «son» «Schmidt» décédé en novembre 2015 mais qui fut le chancelier fédéral très proche de Valéry Giscard d’Estaing entre mai 1974 et octobre 1982.
Le Premier ministre Edouard Philippe a vécu dans la ville de Bonn, ex-capitale administrative de l'Allemagne de l'Ouest (RFA) où il a passé son baccalauréat. A l'époque, son père était directeur du lycée français.
Un gouvernement très germaniste 🇩🇪 : (1/6) Edouard Philippe, Premier ministre a passé son bac à Bonn où son père dirigeait le lycée français pic.twitter.com/64qyPzcZDu
— Daphné Rousseau (@daphnerousseau) 17 mai 2017
Bruno Le Maire, nommé ministre de l'Economie par Emmanuel Macron attire lui aussi l'attention. Germanophone, il est régulièrement invité sur les plateaux TV outre-Rhin pour commenter l'actualité politique française et européenne.
🇩🇪(2/6) Bruno Le Maire (Économie) bon germanophone souvent invité dans les médias allemands sera en 1e ligne sur la réforme de la zone Euro pic.twitter.com/DVjOQitOHk
— Daphné Rousseau (@daphnerousseau) 17 mai 2017
Il pourrait être un allié de choix pour Berlin, notamment en ce qui concerne les négociations sur la réforme de la zone euro et être un interlocuteur parfait pour le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble, qui maîtrise lui, couramment le Français.
C'est la première fois qu'un ministre des finances français, @BrunoLeMaire, va pouvoir parler en allemand à Wolfgang Schäuble.
— Jean Quatremer (@quatremer) 17 mai 2017
Sylvie Goulard, nommée ministre des Armées, en connait un rayon sur les relations franco-allemandes et la construction européenne. Elle est d'ailleurs auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet et a participé aux négociations sur la réunification allemande. Elle parle allemand couramment et pourrait être elle aussi aux premières loges dans les relations entre Paris et Berlin.
🇩🇪(3/6) Sylvie Goulard (Armées) a participé aux négo. sur la réunification all. et parle la langue de Goethe «sans aucun accent » pic.twitter.com/2N8W76sFqD
— Daphné Rousseau (@daphnerousseau) 17 mai 2017
Sylvain Fort, normalien, communiquant passé par BNP Paribas et l’agence de communication DGM Conseils a rejoint l’équipe du mouvement En Marche! en août 2016 comme prestataire de services. il fait aujourd'hui partie de la cellule de communication d'Emmanuel Macron et devrait devenir la plume officielle de ce dernier, comme l'a expliqué il y a quelques jours Libération. Avec à son actif un doctorat sur le poète allemand Schiller, tout semble indiquer qu'il maîtrise parfaitement l'allemand et devrait contribuer aux échanges diplomatiques entre la France et l'Allemagne.
🇩🇪(4/6) Sylvain Fort (à g.) de la cellule de communication du Président a fait son doctorat sur le poète allemand Schiller. pic.twitter.com/YeCreW24D7
— Daphné Rousseau (@daphnerousseau) 17 mai 2017
Le conseiller diplomatique du président de la République, Philippe Etienne, n'est autre que l'ambassadeur de France à Berlin. Là aussi, la proximité avec l'Allemagne est flagrante et semble témoigner d'une volonté de coopération profonde entres les deux pays dans les années à venir.
🇩🇪 (5/6) Philippe Étienne (à. g), conseiller diplomatique ou "sherpa" du Président Macron est l'actuel ambassadeur de France à Berlin pic.twitter.com/46WPZT4qSt
— Daphné Rousseau (@daphnerousseau) 17 mai 2017
Richard Ferrand, nommé ministre de la Cohésion du territoire manie lui aussi la langue allemande. Il a effectué deux années de lycée outre-Rhin.
🇩🇪 (6/6) Richard Ferrand (Cohésion du territoire), a passé deux années de lycée en Allemagne.
— Daphné Rousseau (@daphnerousseau) 17 mai 2017
On n'oubliera pas de citer Daniel Cohn-Bendit, Franco-Allemand de nationalité et billingue, partisan d'une Europe fédérale, régulièrement au centre des relations entre l'Allemagne et la France et qui est même régulièrement invité sur les plateaux sportifs outre-Rhin pour commenter des matchs de football.
De #CohnBendit à #BHL, ces 5 héritiers de la génération #Mai68 qui se sont mis #EnMarche pour #Macronhttps://t.co/buZ6x2o6Ijpic.twitter.com/f3BJEqBu9e
— RT France (@RTenfrancais) 30 avril 2017
Les six personnalités citées plus haut rejoignent ainsi le club très fermé des hommes politiques germanistes dont font déjà partie Michel Barnier, ex-ministre de l'Economie sous le deuxième gouvernement Fillon, tandis que Nicolas Sarkozy était à l'Elysée ; Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire sur la laïcité et qui fut Ministre de l'Equipement, du Transport et du Logement sous François Mitterrand en 1993, ainsi que l'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn.
Sous le quinquennat Hollande, seul l'ex-Premier ministre et ex-ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault maniait couramment la langue de Goethe, qu'il a d'ailleurs enseigné durant plusieurs années.