États-Unis : la justice ordonne le retour d’un immigré expulsé par erreur vers le Salvador

La juge fédérale Paula Xinis a ordonné, le 11 avril, au gouvernement américain de lui fournir toutes les informations dont il dispose sur le sort de l’immigré salvadorien Kilmar Abrego Garcia L’exécutif, qui a qualifié cette expulsion d'erreur administrative, a également été sommé de faciliter son retour.
À la suite d’une décision de la Cour suprême confirmant celle de la juge Paula Xinis, cette dernière a exigé du gouvernement américain, le 11 avril, qu'il prenne « toutes les mesures possibles pour faciliter le retour de Kilmar Abrego Garcia aux États-Unis dans les plus brefs délais ».
La juge a également demandé à l’administration Trump de lui fournir toutes les informations «sur la localisation actuelle et le statut sous lequel est détenu Kilmar Abrego Garcia», ainsi que les démarches entreprises pour « faciliter son retour aux États-Unis ».
La Cour suprême saisie en urgence
En effet, la Cour suprême, saisie par l’administration Trump après le rejet de sa demande d’appel par la cour d’appel, a confirmé la décision de la juge Xinis, tout en lui demandant de «clarifier» ce qu’elle entendait par « effectuer », étant donné que la conduite des affaires étrangères relève exclusivement du pouvoir exécutif.
La juge Paula Xinis a alors amendé sa décision et a sommé l’administration Trump de « prendre toutes les mesures possibles pour faciliter le retour de Kilmar Abrego Garcia aux États-Unis dès que possible ».
Ce dernier, vivant dans le Maryland et marié à une Américaine, avait été arrêté le 12 mars par la police de l’immigration. Il a ensuite été expulsé, le 15 mars, vers le Salvador avec plus de 200 autres personnes soupçonnées d’appartenir à un gang vénézuélien classé comme organisation terroriste par Washington.
Le gouvernement américain avait annoncé, après le premier jugement lui ordonnant de rapatrier Kilmar Abrego Garcia, qu’il n’était plus possible de le récupérer car il était désormais détenu dans une prison salvadorienne de haute sécurité, tout en maintenant des soupçons d’appartenance au gang salvadorien MS-13.
Une bonne affaire pour la Maison Blanche
À la fin du mois de mars, la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, s’est rendue au Salvador où elle a visité la prison de haute sécurité dans laquelle sont incarcérés les membres présumés du gang vénézuélien expulsés des États-Unis le 15 mars.
« Les personnes qui s’y trouvent doivent y rester jusqu’à la fin de leurs jours », a-t-elle déclaré sur place. De son côté, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a qualifié de « très bonne affaire » l’accord conclu avec les autorités salvadoriennes ayant permis ce transfert.
En effet, l’administration Trump avait auparavant annoncé que, contre 6 millions de dollars, le président salvadorien Nayib Bukele avait accepté d’incarcérer les immigrés expulsés des États-Unis le 15 mars, parmi lesquels figure peut-être Kilmar Abrego Garcia, victime d’une erreur administrative.