Les géants pharmaceutiques européens menacent de se délocaliser vers les États-Unis face aux mesures de Trump

Les géants pharmaceutiques européens menacent de se délocaliser vers les États-Unis face aux mesures de Trump Source: Gettyimages.ru
Sélection de suppléments vitaminiques. (Image d'Illustration)
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Face aux menaces de tarifs douaniers annoncés par Donald Trump, les grandes entreprises pharmaceutiques européennes ont lancé un avertissement direct à la Commission européenne  : sans réaction rapide de la part de Bruxelles, l’industrie pourrait se tourner massivement vers les États-Unis.

Les principaux dirigeants de l’industrie pharmaceutique européenne ont rencontré ce 8 avril la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour lancer un avertissement sans détour : les récentes décisions de Washington pourraient précipiter leur départ massif vers les États-Unis.

Selon Reuters, les représentants de l’EFPIA (Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques), accompagnés des PDG de plusieurs géants du secteur comme Bayer, Novartis ou Novo Nordisk, ont appelé Bruxelles à prendre des mesures « rapides et radicales » pour éviter un « risque d’exode ». D’après des sources citées par l’agence, l’industrie réclame une refonte du cadre réglementaire et un renforcement des protections de la propriété intellectuelle afin de préserver les investissements sur le sol européen.

Une pression due aux tarifs douaniers

La menace américaine a pris forme récemment avec l’arrivée de nouvelles taxes douanières décidées par le président Donald Trump. Bien que les produits pharmaceutiques aient été temporairement exemptés, Trump a déclaré qu’ils seraient bientôt concernés par des droits de douane spécifiques. « Si les entreprises ne reviennent pas aux États-Unis, ils auront une lourde taxe à payer », a-t-il affirmé lors de l’annonce de ces mesures.

Les groupes pharmaceutiques européens ont donc posé un véritable ultimatum aux autorités de l’UE, insistant sur la perte d’attractivité du continent pour les investissements. L’EFPIA résume la situation facilement : « Moins d’incitations à investir en Europe, plus de raisons de partir aux États-Unis ».

Le marché américain représente aujourd’hui près de 50 % des ventes mondiales de médicaments, contre seulement 25 % pour l’Europe, selon les données d’EFPIA pour 2021. En 2023, les exportations européennes de produits médicaux vers les États-Unis ont atteint 90 milliards d’euros, d’après Eurostat.

Réaction timide de Bruxelles face à la menace

D’après Euractiv, plusieurs groupes présents lors de la réunion avec Ursula von der Leyen, dont EuropaBio, EUCOPE et Medicines for Europe, ont mis en garde contre les conséquences d’une guerre commerciale transatlantique. Ils alertent notamment sur les perturbations possibles des chaînes d’approvisionnement et les impacts négatifs sur les patients, des deux côtés de l’Atlantique.

Face à l’offensive tarifaire américaine, la Commission européenne a proposé des contre-mesures, dont une taxe de 25 % sur des produits agricoles américains comme le soja ou les fruits à coque. Pourtant, le flou demeure sur les intentions réelles de Bruxelles. Le commissaire européen à la santé, Oliver Varhelyi, a reconnu que l’essentiel des capacités de production innovantes des laboratoires européens, notamment pour les maladies rares ou le cancer, se trouve déjà aux États-Unis.

L’industrie pharmaceutique européenne, historiquement enracinée sur le continent, envisage désormais sérieusement un réalignement stratégique vers le marché américain, plus souple, plus rentable et désormais plus protégé, moins accessible aux producteurs étrangers.

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