Guerre à Gaza : le dernier hôpital du nord de l'enclave «hors service» après un raid israélien, selon l'OMS
La situation autour de l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande de Gaza, demeure floue. Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé ce 28 décembre que des membres du personnel médical avaient été «emmenés» par les forces israéliennes. L’OMS avait déclaré la veille que l’établissement était «hors service» après un raid israélien.
Les autorités gazaouies ont accusé ce 28 décembre Israël d’avoir arrêté des «dizaines de membres» du personnel médical de l’hôpital Kamal Adwan, dont le directeur de l’établissement.
Les forces israéliennes «ont emmené des dizaines de membres du personnel médical de l'hôpital Kamal Adwan, dont le docteur Hossam Abou Safiya, dans un centre de détention pour les interroger», a indiqué le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas dans un communiqué cité par une agence de presse française.
L’armée israélienne, contactée par l'agence, n’aurait «pas fait de commentaire dans l’immédiat».
La veille au soir sur X, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclaré que l’hôpital avait été «mis hors service» à la suite d'un raid des Forces de défense israéliennes dans la matinée. «Les premiers rapports indiquent que certains services clés ont été gravement incendiés et détruits lors de l'attaque», avait ajouté l’agence onusienne.
This morning’s raid on Kamal Adwan Hospital has put this last major health facility in North #Gaza out of service. Initial reports indicate that some key departments were severely burnt and destroyed during the raid.
— World Health Organization (WHO) (@WHO) December 27, 2024
60 health workers and 25 patients in critical condition,… pic.twitter.com/bD5eJgnVkR
Évoquant les «informations disponibles», 60 agents de santé et 25 patients «dans un état critique» seraient toujours dans l’établissement. Quant aux patients se trouvant dans un état modéré, ils auraient été «contraints d’évacuer vers l’hôpital indonésien détruit et non fonctionnel».
Un «bastion terroriste», selon Tsahal
«Le démantèlement systématique du système de santé à Gaza constitue une condamnation à mort pour des dizaines de milliers de Palestiniens qui ont besoin de soins de santé», a fustigé l’OMS. «Ces hostilités et ces raids réduisent à néant tous nos efforts et notre soutien pour maintenir l’établissement dans un état de fonctionnement minimal», a encore estimé l'agence onusienne.
Le matin même, l’armée israélienne avait annoncé que ses forces menaient «des opérations ciblées dans la zone» de l’hôpital Kamal Adwan, présentant ce dernier comme un «bastion terroriste du Hamas dans le nord de Gaza». Un hôpital à partir duquel «les terroristes ont opéré tout au long de la guerre» et qui servirait de «cachette» aux «agents terroristes».
«Afin de limiter les dommages causés à la population civile de la région, les troupes de Tsahal ont facilité l’évacuation sécurisée des civils, des patients et du personnel médical avant l’opération», a encore justifié l’armée israélienne, précisant que l’opération aurait été menée sous la houlette du Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT).
Le 26 décembre, le docteur Hossam Abou Safiya avait annoncé que 50 personnes avaient été tuées, dont cinq membres du personnel de l'hôpital, lors d'une frappe israélienne.