Syrie : Erdogan menace d'«enterrer» les combattants kurdes s'ils refusent de déposer les armes
Le président turc appelle au désarmement des combattants kurdes en Syrie, les accusant de menacer la sécurité de son pays.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis d'«enterrer» les combattants kurdes en Syrie s'ils refusaient de déposer les armes, dans un avertissement sévère adressé aux Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes dans le nord de la Syrie et dont les YPG (acronyme kurde pour Unités de protection du peuple) sont le noyau opérant à la frontière entre les deux États.
S'adressant ce 25 décembre aux députés d’AKP (parti au pouvoir) au parlement turc, Erdogan a promis «d'éradiquer l'organisation terroriste qui tente de tisser un mur de sang entre nous et nos frères kurdes». «Nous écarterons ceux qui veulent dynamiter notre fraternité éternelle avec les Kurdes», a-t-il notamment insisté dans des propos relayés par l’agence de presse Anadolu.
«Soit les meurtriers séparatistes diront adieu à leurs armes, soit ils seront enterrés sur les terres syriennes avec leurs armes», a notamment menacé le président turc, cité par Reuters. «Si l'organisation terroriste a un plan, nous avons aussi notre propre plan», a-t-il affirmé.
La Turquie a récemment pris des mesures pour renforcer ses liens avec les nouveaux dirigeants de Damas. Ankara envisagerait de mener une opération militaire conjointe avec la Syrie contre les groupes kurdes pour répondre à des préoccupations communes en matière de sécurité. Auparavant, Erdogan avait souligné la nécessité d'une collaboration avec le nouveau gouvernement syrien pour assurer la sécurité à long terme et la stabilité mutuelle.
«Extension du PKK»
Ankara considère les YPG comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et classe ces deux groupes kurdes comme des organisations terroristes. Erdogan a déclaré à plusieurs reprises que les YPG constituaient une menace importante pour la sécurité de la Turquie et s'est engagé à empêcher la création d'un «couloir terroriste» près des frontières sud du pays.
Le président turc a critiqué par ailleurs les États-Unis, son allié au sein de l'OTAN, pour avoir fourni des armes et une formation aux YPG et a précédemment appelé Washington à reconsidérer son soutien à ce groupe, exhortant son partenaire à «choisir entre soutenir la Turquie ou soutenir les combattants kurdes».
Le rôle des YPG dans la lutte menée par les États-Unis contre le groupe terroriste État islamique (EI) a été invoqué par Washington pour justifier cette aide. Les Kurdes de Syrie réclament depuis longtemps une plus grande autonomie, les dirigeants des YPG affirmant que leurs objectifs différaient de ceux de l'insurrection armée du PKK en Turquie.
Les FDS, dont les YPG sont le noyau, ont appelé à la protection du territoire syrien contre les attaques turques et à la fin de ce qu'elles considèrent comme l'occupation des régions du nord par Ankara, affirmant que les Syriens, après la chute du gouvernement de l'ancien président Bachar el-Assad, doivent décider de leur avenir sans ingérence étrangère.