Haïti : deux journalistes tués par des gangs lors de la réouverture d'un hôpital à Port-au-Prince

Haïti : deux journalistes tués par des gangs lors de la réouverture d'un hôpital à Port-au-Prince© OCHA
Des feux embrasent une rue de Cité-Soleil, dans l'aire urbaine de Port-au-Prince (photo d'archives).
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Sept journalistes ont été blessés par balles, deux d'entre eux ont succombé à leurs blessures, ainsi qu’un policier, au cours d’une fusillade perpétrée par des gangs armés dans la capitale d’Haïti, malgré le déploiement depuis l’été dernier d'une mission multinationale d'appui à la police haïtienne, menée par le Kenya et soutenue par l'ONU.

En Haïti, deux journalistes et un policier ont été tués le 24 décembre dans une fusillade provoquée par des gangs lors de la cérémonie de réouverture de l’un des principaux hôpitaux de la capitale Port-au-Prince. La fusillade a fait également plusieurs blessés, dont cinq autres journalistes, qui reçoivent actuellement des soins dans un autre hôpital de la capitale, selon des sources locales citées par les médias.

Arrivés en avance, les journalistes étaient sur place pour assurer la couverture de la cérémonie. Les autorités, qui n’étaient pas encore arrivées sur les lieux, ont rebroussé chemin après avoir eu vent de la fusillade. Le centre hospitalier était fermé depuis le 29 février, après avoir été attaqué par les membres des gangs de la coalition «Viv ansanm».

La même coalition avait incendié la semaine dernière l'établissement privé Bernard Mevs, un autre important centre hospitalier de Port-au-Prince, détruisant une grande partie de l'hôpital, mais sans faire de victimes. Haïti, pays des Caraïbes, est confronté à la violence endémique de gangs armés et à l'instabilité politique. Sa capitale Port-au-Prince est particulièrement en proie aux groupes armés qui y font la loi.

La fusillade du 24 décembre survient dans un contexte d'insécurité croissante à Port-au-Prince, où des attaques de gangs ont eu lieu dans plusieurs quartiers ces dernières semaines. Entre le 6 et le 8 décembre, au moins 207 personnes ont été tuées dans le quartier de Wharf Jérémie, à Port-au-Prince, lors d'exactions perpétrées contre des pratiquants du culte vaudou, d'après l'ONU.

Le Conseil de sécurité de l’ONU «gravement préoccupé»

L'arrivée cet été d'une mission multinationale d'appui à la police haïtienne (MSS), menée par le Kenya et soutenue par l'ONU, n'a pas permis de diminuer la violence des groupes armés, accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon. Les gangs s'en prennent également à des infrastructures importantes, et ont notamment provoqué en novembre la fermeture de l'aéroport de la capitale.

Le 23 décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a réitéré sa «profonde préoccupation» face à la persistance et à la détérioration de la crise multiforme en Haïti, ainsi que les restrictions de l'accès humanitaire, appelant à redoubler les efforts pour mettre fin à la violence et continuer de soutenir les Haïtiens.

Se félicitant du déploiement de la mission MSS en Haïti, des offres de participation faites par plusieurs États membres, ainsi que des contributions financières destinées à soutenir les opérations de la mission MSS, le Conseil a encouragé à accélérer son déploiement, les contributions volontaires supplémentaires et le soutien à la Mission.

Les membres du Conseil de sécurité se sont par ailleurs déclarés «gravement préoccupés» par la poursuite du flux illicite d'armes et de munitions vers Haïti «qui demeure un facteur essentiel d'instabilité et de violence», malgré les nombreuses résolutions établissant un embargo sur les armes. Ils ont réitéré leur demande aux États membres de prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre et renforcer cet embargo.

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