Plusieurs ministres israéliens se rendent à Riyad, sous le regard méfiant de Téhéran
En l'espace d'une semaine, les ministres israéliens du Tourisme et des Communications se sont rendus en Arabie saoudite. Le rapprochement de plus en plus officiel entre les deux pays provoque l'ire des autorités iraniennes.
Les relations israélo-saoudiennes sont de plus en plus officielles. Après l'invitation d'une délégation israélienne dans le royaume saoudien dans le cadre d'une réunion de l'Unesco le 10 septembre dernier, c'est au tour de ministres du gouvernement Netanyahou de s'être rendus sur place.
Le 2 octobre, le ministre israélien des Communications Shlomo Karhi a voyagé en Arabie saoudite pour participer au congrès 2023 de l'Union postale universelle. Selon des propos de son cabinet recueillis par Al-Monitor, l'officiel israélien a été «chaleureusement accueilli» par ses hôtes saoudiens. La délégation composée de 14 responsables a obtenu des visas de la part des autorités de Riyad. Le média israélien The Times of Israël a d'ailleurs précisé que le ministre avait assisté à une prière juive en compagnie d'une dizaine de croyants dans l'enceinte de son hôtel.
Selon Téhéran, miser sur Israël, c'est miser sur «le mauvais cheval»
Le 26 septembre dernier, le ministre israélien du Tourisme Haïm Katz s'était rendu en Arabie saoudite, la première visite gouvernementale de l'histoire.
Ces visites interviennent juste après l'interview accordée à Fox News le 22 septembre par Mohamed ben Salmane dans laquelle le dirigeant saoudien estimait que la normalisation avec l'Etat hébreu se rapprochait de jour en jour.
Des propos et des déplacements qui n'ont, semble-t-il, pas laissé de marbre le voisin iranien. «La position définitive de la République islamique est que les pays qui font le pari de la normalisation avec Israël seront perdants», a ainsi déclaré ce 3 octobre l'ayatollah Khamenei. Selon les propos du dirigeant iranien rapportés par l'agence Reuters, ces pays miseraient sur «un cheval perdant».
Un rapprochement saoudo-israélien serait une «trahison» de la cause palestinienne, avait pour sa part déclaré le 20 septembre le président iranien Ebrahim Raïssi lors d'une conférence de presse en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
L'Arabie saoudite et Israël seraient donc en passe de normaliser leurs relations diplomatiques. Riyad avait refusé en 2020 de rejoindre les Accords d'Abraham, pilotés par Donald Trump. Ils avaient scellé la réconciliation entre le Maroc, Bahreïn, le Soudan, les Emirats arabes unis et l'Etat hébreu.
Toutefois, malgré ce rapprochement, plusieurs cailloux restent dans la chaussure de la normalisation. L'Arabie saoudite souhaite en effet des garanties concrètes pour le peuple palestinien mais également une assurance sécuritaire de la part de Washington et le début de la construction d'un programme nucléaire civil. Un dossier qui ne fait pas consensus du côté des Israéliens.