ONU : l'ambassadeur israélien expulsé après avoir protesté durant le discours du président iranien
L'ambassadeur israélien aux Nations unies a déployé une affiche pendant le discours du président iranien, avant d'être expulsé de l'hémicycle. Le diplomate de l'Etat hébreu fustige l'ONU pour avoir reçu celui-ci.
Alors que le président iranien commençait son discours à la tribune des Nations unies le 19 septembre, l'ambassadeur israélien à l'ONU a fait irruption avec une pancarte pour protester contre l'Iran. Gilad Erdan a été expulsé de l'hémicycle pour éviter les débordements.
שפל חדש באו״ם‼️
— Ambassador Gilad Erdan גלעד ארדן (@giladerdan1) September 19, 2023
עזבתי את אולם העצרת הכללית מייד בתחילת נאומו של נשיא איראן ראיסי, ״הקצב מטהרן״. הנפתי מולו את תמונתה של מהסא אמיני, שנרצחה באכזריות לפני כשנה על ידי המשטר האיראני, לאחר שלא לבשה חיג׳אב באופן ״ראוי״.
בחוץ מפגינים מאות איראנים, שזועקים לעזרת הקהילה הבינלאומית.… pic.twitter.com/krOZERl4lM
Se levant de son siège, le diplomate de l'Etat hébreu a brandi une affiche ou était écrit «Iranian women deserve freedom NOW», avec une photo de Mahsa Amini en fond.
Raïssi, lui, exige le retrait israélien des colonies
Après avoir quitté l'enceinte de l'ONU, l'ambassadeur israélien a qualifié le président iranien Ebrahim Raïssi de «meurtrier de masse», tout en critiquant la communauté internationale de lui avoir donné une tribune.
De son côté, dans son discours, le président iranien a fustigé l'occupation israélienne de Jérusalem et de la Cisjordanie, en prenant fait et cause pour les actions palestiniennes. Il a par ailleurs soutenu la nécessité de la reconnaissance d'un Etat palestinien, exigeant le retrait israélien des colonies.
Téhéran s'en prend aux «agents de l'étranger»
Dans un message vidéo publié sur X (ex-Twitter), Gilad Erdan s'en est pris ouvertement à l'ONU pour avoir déroulé «le tapis rouge au boucher de Téhéran». «Les dirigeants iraniens ne cherchent qu’à opprimer, affamer et assassiner leur propre peuple, tout en exportant la terreur et en se précipitant vers les armes nucléaires», a-t-il ajouté.
Ebrahim Raïssi avait affirmé le 12 septembre sur la chaîne américaine NBC que son gouvernement était «prêt à écouter les manifestants». Le chef d'Etat iranien avait néanmoins mis en garde quiconque voudrait se servir du destin de la jeune Iranienne afin d’agir comme «un agent des étrangers» et créer de «l’instabilité dans le pays».
L'Iran est considéré par l'Etat hébreu comme son ennemi régional. Depuis plusieurs décennies, les deux pays s'opposent sur les nombreux dossiers régionaux, de l'Irak à la Syrie en passant par le Liban avec la présence du puissant Hezbollah, allié de Téhéran.
Ces dernières années, l'Iran a imputé à Israël le sabotage de plusieurs centrales nucléaires sur son territoire et l'assassinat de scientifiques. Le gouvernement israélien s'oppose farouchement à la reprise des négociations sur le nucléaire iranien et tente de convaincre ses partenaires européens et occidentaux de ne pas reprendre langue avec Téhéran.