«Pas un Français» qui ne soit pas satisfait du bilan de Macron, selon Darmanin
Sur France Inter, Gérald Darmanin a déclaré que l'ensemble des Français était satisfait du bilan du président. Il a également fustigé Valérie Pécresse avant d'affirmer que Marine Le Pen était l'adversaire «la plus dangereuse» d'Emmanuel Macron.
Invité de l'émission Questions politiques, l'interview dominicale de France inter, France Info et Le Monde, le 6 février, Gérald Darmanin a affirmé au sujet d'Emmanuel Macron : «Il n’y a pas un Français qui pense qu’il n’a pas été un bon président de la République».
Pour Gérald Darmanin, «le président est celui qui a permis à la France de traverser ces crises». Le ministre de l'Intérieur a également salué les qualités de rassembleur d'Emmanuel Macron. Et ce malgré un quinquennat marqué par la crise des Gilets jaunes puis la crise sanitaire, qu'il a évoqué en une étonnante métaphore – selon lui, le cap a été maintenu, «alors qu’il y a eu deux 33 tonnes». «Ce que réussit le président de la République […] c'est réconcilier une partie de la droite avec une partie de la gauche», a-t-il déclaré.
Il en a profité pour fustiger la candidature de Valérie Pécresse, assurant que le peuple français n'avait «rien compris à son augmentation de salaires». Gérald Darmanin a poursuivis sur sa lancée en dénonçant le revirement de la candidate Les Républicains (LR) à ce sujet : «Pour quelqu'un qui veut soutenir le pouvoir d'achat des ouvriers, elle obéit bien au patronat. Elle a vite capitulé face à ses difficultés.» Pour rappel, Valérie Pécresse avait initialement promis d’augmenter de 10% les salaires du privé, pour les salariés touchant jusqu’à 2,2 fois le SMIC (soit environ 2 790 euros net) avant de revoir sa copie face aux inquiétudes du patronat.
Pour Gérald Darmanin, le programme de Valérie Pécresse ne répond pas aux réelles préoccupations des électeurs de droite. «Il me semble aujourd'hui qu'une grande partie de ce que pense l'électeur de droite qui veut moins d'impôt, travailler plus, avoir une sécurité de l'emploi et une sécurité dans la rue, sans trouver des boucs émissaires chez les immigrés, chez les musulmans, qui n'est pas anti-européen, qui ne considère pas qu'il faut faire des Guantanamo, qui ne se pose pas de question sur l'IVG […] cette droite soutient le président de la République», a-t-il jugé.
Pour Gérald Darmanin, c'est non pas Valérie Pécresse, mais bel et bien Marine Le Pen qui est «la plus dangereuse» adversaire d'Emmanuel Macron dans la course à la présidence. Pour appuyer ses propos, le ministre de l'Intérieur a cité l'exemple du «marché de Tourcoing [où l']on parle d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen» mais «plus de la gauche socialiste» ou d'Eric Zemmour.
Il fut un temps où Gérald Darmanin étrillait Emmanuel Macron
Des propos qui tranchent avec ceux que Gérald Darmanin tenaient en 2017. A l'époque, ce dernier n'avait pas de mots assez durs à l'endroit de celui qui n'était alors que le candidat Emmanuel Macron. Dans une tribune signée dans L'Opinion fin janvier 2017, le ministre de l'Intérieur tançait ainsi le «bobopulisme» d'un candidat se présentant comme «anti-système» tandis que pour Gérald Darmanin, il en était un «pur produit».
Le ministre de l'Intérieur allait même plus loin en affirmant qu'Emmanuel Macron incarnait à lui tout seul «le drame de la France». Et d'asséner : «Loin d’être le remède d’un pays malade, il sera au contraire son poison définitif. Son élection, ce qu’au diable ne plaise, précipiterait la France dans l’instabilité institutionnelle et conduira à l’éclatement de notre vie politique.»