Béziers : une fonctionnaire condamnée pour trafic de titres de séjour avec des narcotrafiquants

Une fonctionnaire de Béziers a été condamnée à 3 ans de prison, dont 1 an ferme, pour avoir délivré illégalement 41 titres de séjours à des ressortissants marocains, dont des narcotrafiquants. Elle aurait touché plus de 400 000 euros. La police a également saisi des voitures de luxe.
Le 10 avril 2025, une ancienne fonctionnaire de la sous-préfecture de Béziers a été condamnée à 3 ans de prison, dont 1 an ferme, pour avoir délivré frauduleusement 41 titres de séjour à des ressortissants marocains, dont certains liés au narcotrafic.
Le tribunal correctionnel de Béziers, après une audience en comparution immédiate le 9 avril, a également prononcé une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique. Le procureur Raphaël Balland, qui avait requis 5 ans dont la moitié ferme, a dénoncé une « violation de la confiance de la société ».
Un butin estimé à 400 000 euros
L’affaire, révélée en 2022 par les autorités marocaines, a débuté avec des soupçons sur un baron de la drogue opérant entre le Maroc et la Haute-Garonne. L’enquête, menée par l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) de Toulouse, a mis au jour un réseau de corruption impliquant la fonctionnaire de 32 ans, mutée à Carcassonne depuis 2024.
Entre 2022 et 2023, elle aurait vendu ces titres pour environ 10 000 euros pièce, générant un butin estimé à 400 000 euros. « Je l’ai fait par amour », a-t-elle plaidé, accusant son compagnon de l’avoir manipulée. Ce dernier, intermédiaire dans le trafic, a reconnu avoir perçu 25 000 euros et a été condamné à 3 ans de prison, dont 2 fermes, avec maintien en détention.
Trois autres complices, dont l’oncle et l’associé du compagnon, ont écopé de peines allant de 10 mois avec sursis à 18 mois, dont 6 fermes. Des biens, incluant une Maserati, une Mustang GT et quatre appartements, ont été saisis.
Le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, a annoncé un réexamen des titres frauduleux pour leur retrait. Ce scandale, qualifié par certains sur X de « mexicanisation » du narcotrafic en France, interroge sur la robustesse des contrôles administratifs, malgré des mesures renforcées depuis 2023.