Gabriel Attal part en croisade contre «l’international réactionnaire»

Lors du meeting de Renaissance le 6 avril, Gabriel Attal s'est affiché en adversaire politique de Marine Le Pen en vue des présidentielles de 2027. Il a critiqué «l’internationale réactionnaire» et l'influence de Donald Trump sur l'échiquier français.
Le 6 avril 2025, Gabriel Attal, président de Renaissance, a tenu un meeting à la Cité du Cinéma de Saint-Denis, transformant cet événement en une charge contre ce qu’il nomme « l’internationale réactionnaire ».
Devant 8 853 sympathisants, selon les chiffres officiels, l’ancien Premier ministre a dénoncé une menace globale portée par des forces populistes et autoritaires, incarnées selon lui par Donald Trump, Vladimir Poutine et, en France, le Rassemblement national (RN).
Futur candidat pour 2027 ?
Ce rassemblement, initialement prévu comme une étape de refondation de Renaissance, a pris une tournure offensive après la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds européens, le 31 mars. Le même jour, le RN mobilisait ses troupes place Vauban à Paris, offrant à Attal une tribune pour un duel symbolique. « Tu voles, tu payes », a-t-il lancé à Marine Le Pen, fustigeant un parti qui « demande la fermeté pour tous, sauf pour lui ».
Il a accusé l’extrême droite d’attaquer les juges et les institutions, comparant leur rhétorique à celle des « trumpistes » américains. Gabriel Attal a élargi son propos à une « internationale réactionnaire » qu’il voit progresser mondialement, rejetant la science, muselant les libertés et menaçant la démocratie.
Pour y faire face, il appelle à une coalition progressiste, un thème qu’il porte depuis son « sommet pour la démocratie » du 24 mars à Paris, réunissant des centristes européens. À Saint-Denis, il a réuni François Bayrou et Édouard Philippe, affichant l’unité du camp central, malgré des rivalités latentes pour 2027.
Ce discours, aux accents de campagne, vise à repositionner Gabriel Attal comme rempart face à l’extrême droite et à relancer Renaissance, en perte de vitesse depuis la dissolution de 2024. En rejetant la proposition d’Éric Ciotti de supprimer l’inéligibilité immédiate, il se pose en garant de l’État de droit. Reste à savoir si cette croisade mobilisera au-delà de son camp.