François Bayrou veut miser sur une forte réserve militaire pour renforcer la défense

François Bayrou veut miser sur une forte réserve militaire pour renforcer la défense Source: www.globallookpress.com
Le Premier ministre français François Bayrou à l'Assemblée nationale à Paris, le 12 février 2025.
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Le Premier ministre français a exprimé son souhait de renforcer la réserve militaire française. Écartant l'idée d'un retour au service militaire obligatoire, il défend la nécessité d’une «armée de réserve» pour appuyer les forces professionnelles. Une proposition qui s’inscrit dans la continuité des annonces de Sébastien Lecornu sur le sujet.

Ce 16 mars, François Bayrou a annoncé sur France Inter et Franceinfo qu'il souhaitait renforcer la réserve militaire en complément de l'armée de métier. «Il faut que nous ajoutions sans doute à cette armée professionnelle une armée de réserve», a-t-il déclaré. Toutefois, il a souligné les contraintes budgétaires et logistiques que représenterait une telle mesure. Le Premier ministre n’a pas avancé de chiffres précis.

L’idée d’un renforcement des effectifs de la réserve avait déjà été évoquée par Emmanuel Macron fin janvier. Selon le chef de l’État, le contexte international impose de mobiliser plus de jeunes volontaires. De son côté, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a précisé sur France 2 le 13 mars que l’objectif était d’atteindre 100 000 réservistes, soit un ratio d'un réserviste pour deux militaires d’active.

Qui compose la réserve militaire ?

La réserve opérationnelle est composée de volontaires âgés de 17 à 72 ans, sous certaines conditions : casier judiciaire vierge, aptitude physique et médicale, et participation à la Journée de défense et de citoyenneté, explique le site officiel service-public.fr. Ces réservistes peuvent être appelés en renfort dans diverses missions : opérations Sentinelle et Vigipirate, protection du territoire ou interventions à l’étranger. Ils sont rémunérés entre 40 et 200 euros par jour, selon leur grade, et leur engagement varie de 5 à 120 jours par an, voire 210 en cas de nécessité exceptionnelle, précise le ministère de la Défense.

À côté de cette réserve active, il existe également une réserve citoyenne, où des volontaires s’engagent à titre bénévole pour renforcer le lien entre la société civile et l’armée, selon la gendarmerie nationale.

Des obstacles budgétaires et logistiques

Si le gouvernement vise une montée en puissance de la réserve, plusieurs contraintes pratiques restent à résoudre. François Bayrou a mis en garde contre les coûts élevés d’un tel projet. «Si l'on faisait quelque chose de très large, cela coûterait très cher. Où est-ce qu'on les loge ? Dans quelle caserne ? Quel encadrement ?» a-t-il questionné lors de son interview sur France Inter le 16 mars.

De plus, selon le commandant Christophe Soulard, délégué national de l’Union des officiers de réserve, la France n’a plus l’infrastructure ni les capacités de formation nécessaires pour rétablir un service militaire obligatoire, aboli en 1997. Il a souligné ces limites sur BFMTV le 17 mars.

En parallèle, un sondage du centre Destin Commun pour Ouest-France indique que 61% des Français seraient favorables au retour d’une forme de service militaire obligatoire. Toutefois, Emmanuel Macron a écarté cette option, expliquant dans un entretien accordé à la presse régionale qu’un tel projet n’était «pas une option réaliste» en raison d’un manque de logistique et de moyens. Il privilégie donc une grande refonte du service national universel (SNU), jugée plus adaptée aux besoins actuels.

Avec ces annonces, l’exécutif mise donc sur un doublement des effectifs de la réserve, sans pour autant bouleverser l’organisation actuelle de l’armée française. Reste à savoir comment ces ambitions seront mises en œuvre dans un cadre budgétaire contraint.

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