Procès des emplois fictifs : Marine Le Pen devant les juges pour son premier interrogatoire
Pour la première fois, Marine Le Pen est interrogée ce 14 octobre par la justice, dans le cadre du procès sur les assistants parlementaires du Rassemblement national. La députée RN a affirmé avoir «le sentiment de ne pas avoir commis la moindre irrégularité» avant d’en profiter pour tacler le Parlement européen.
La chef de file des députés du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, comparaît ce 14 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour son premier interrogatoire au procès des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires du RN.
Marine Le Pen est accusée de détournement de fonds publics, recel ou complicité de ce délit, et soupçonnée d'avoir mis en place un système pour payer des salariés travaillant pour le parti.
«Je n’ai absolument pas le sentiment d’avoir commis la moindre irrégularité, la moindre illégalité», a affirmé l'ancienne candidate à la présidentielle à la barre, alors qu’elle encourt une peine de prison, une lourde amende et surtout une peine d'inéligibilité susceptible d'entraver ses ambitions pour 2027.
«Catherine Griset, je l’ai connue il y a bien longtemps déjà, elle devait avoir 20 ans quand je l’ai embauchée comme secrétaire à mon cabinet d'avocat», commence Marine Le Pen, citée largement par les médias français qui couvrent l’événement.
«Bien entendu, j’ai choisi mes assistants parlementaires, ou j’ai décidé de manière parfaitement consciente de les mutualiser avec les autres eurodéputés», assure-t-elle, avant d’en profiter pour tacler l'institution européenne.
«Je ne suis pas employée du Parlement européen !»
«Il y a tout au sein du Parlement européen, tout est fait pour que le député européen vive en vase clos», a déclamé la patronne du RN. «Il faut leur dire parfois "coucou on fait de la politique, il faut que tu ailles à l’extérieur porter ce qu’on fait à l’intérieur"», explique-t-elle.
«Le Parlement européen fonctionne d’une telle manière qu’il engloutit les députés comme un blob», un organisme vorace absorbant tout sur son passage, explique-t-elle notamment.
«La vraie question, c’est : le député travaille-t-il pour lui-même ?», martèle-t-elle encore. Avant d’argumenter : «Moi je considère que le député travaille au bénéfice de ses idées. Et qui porte leurs idées ? Leur parti». «L’activité politique d’un élu se fait au bénéfice de son parti», articule-t-elle encore, pour exprimer son exaspération.
«Je ne suis pas employée du Parlement européen !», s'emporte la patronne du RN à la barre.
Depuis plusieurs semaines, les proches de Marine Le Pen répètent qu'elle a «beaucoup de choses à dire» au tribunal. Sa défense serait axée, à en croire des rapports de presse, sur deux points : la mauvaise compréhension, selon elle, du fonctionnement des partis politiques français, et le fait qu'il n'y ait eu aucun enrichissement personnel.