La RDC lance une campagne de vaccination contre le Mpox
Une campagne de vaccination contre le Mpox a démarré le 5 octobre en République démocratique du Congo, où pas moins de 30 000 cas suspects et confirmés ont été recensés. 990 décès y ont été enregistrés depuis début 2024. Les doses de vaccins disponibles restent insuffisantes.
En République démocratique du Congo (RDC), les autorités ont lancé le 5 octobre la première campagne de vaccination contre le Mpox dans la ville de Goma, à l’est du pays. La vaccination sera ensuite déployée aux 11 zones les plus touchées dans les provinces de l’Équateur, du Nord-Kivu, de Sankuru, du Sud-Kivu, du Sud-Ubangi et de la Tshopo, a précisé la branche africaine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué.
La campagne cible en priorité les travailleurs de la santé et les intervenants en première ligne, ainsi que les contacts des cas confirmés, les contacts de ces contacts et d’autres groupes à risque, a souligné l'OMS Afrique.
Le 4 octobre, le ministère de la Santé de la RDC avait averti que la campagne serait de petite envergure en raison de ressources limitées. Il existe actuellement 265 000 doses de vaccin disponibles, alors que 3 millions sont nécessaires pour faire face à l'épidémie dans le pays.
L’OMS a dit collaborer avec des partenaires tels que Gavi, l’Alliance du vaccin, et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) afin de créer un mécanisme de distribution des doses offertes par d’autres pays et d’effectuer des achats directs auprès du fabricant du vaccin.
«Le déploiement du vaccin est une étape primordiale pour limiter la propagation du virus», a déclaré Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. «Nous collaborons étroitement avec les autorités nationales pour les distribuer efficacement à celles et ceux qui en ont le plus besoin», a-t-elle ajouté.
Plus de 30 000 cas et 990 décès depuis le début de l’année
En Afrique, la première campagne de vaccination contre le Mpox avait débuté le 17 septembre au Rwanda, mais les vaccins sont actuellement en quantité limitée sur le continent. Le 13 septembre, l’OMS avait ajouté le vaccin MVA-BN à sa liste de préqualification en tant que premier vaccin contre le Mpox, une démarche qui devait faciliter un accès élargi en Afrique.
La Russie avait envoyé en septembre des tests de dépistage du Mpox au Burundi, au Rwanda et en Ouganda pour aider ces pays africains à affronter l'épidémie. Selon Rospotrebnadzor (Service fédéral russe de surveillance de la protection des droits des consommateurs et du bien-être humain), cinq laboratoires mobiles anti-épidémiques de la Fédération de Russie et deux centres scientifiques communs opèrent actuellement en Afrique.
La République démocratique du Congo, qui concentre 90% des cas de Mpox notifiés par 15 pays africains cette année, est l’épicentre de l’épidémie sur le continent et dans le monde, avec pas moins de 30 000 cas suspects et confirmés en laboratoire, ainsi que 990 décès liés au Mpox enregistrés depuis le début de l’année, selon le dernier décompte de l’OMS.
Le nombre croissant de cas provoqués par la nouvelle souche de la maladie, le clade 1b, en particulier en RDC, avait conduit l’OMS à déclencher, le 14 août dernier, une urgence de santé publique de portée internationale, son plus haut niveau d'alerte.
Le changement de nom de la maladie, désormais nommée «Mpox» au lieu de «variole du singe» date de 2022. L’OMS avait alors estimé que le terme de «variole du singe» pouvait s’avérer «stigmatisant» et «raciste» pour certaines personnes.