Le Rwanda commence la vaccination «en phase de test» contre le virus de Marburg
Le Rwanda a commencé la vaccination contre le virus de Marburg, qui a déjà causé au moins 12 décès depuis fin septembre. Le pays africain avait reçu des doses de vaccins américains «en phase de test», alors qu’il n’existe pas encore de traitement ou de vaccin spécifique contre le virus validé par l’OMS.
Les autorités rwandaises ont lancé le 6 octobre une campagne de vaccination contre le virus de Marburg, alors que le pays est confronté à une épidémie qui a déjà causé 12 décès depuis fin septembre. «La vaccination débutera immédiatement aujourd'hui [6 octobre]», a déclaré le ministre de la Santé, Sabin Nsanzimana, lors d'une conférence de presse à Kigali, la capitale.
Le pays avait reçu la veille 700 doses de vaccins en phase de tests envoyés par un institut de recherche américain, rapporte le média local The New Times. Auparavant, la société américaine Gilead Sciences avait annoncé qu'elle ferait don de 5 000 flacons du médicament antiviral Remdesivir à l'organisation Rwanda Medical Supply pour une utilisation d'urgence contre la maladie.
«Nous pensons que grâce aux vaccins, nous disposons d'un outil puissant pour arrêter la propagation de ce virus», a estimé le ministre rwandais. Selon lui, le vaccin contre le virus de Marburg sera administré en premier lieu au personnel médical qui court un plus grand risque en raison du travail avec les patients.
Le 27 septembre, le ministère rwandais de la Santé avait annoncé le début d'une épidémie du virus de Marburg dans le pays. Depuis cette date, au moins 12 personnes sont mortes. Sur au moins 46 cas enregistrés, le virus a frappé 19 professionnels de santé, pour la plupart travaillant dans des unités de soins intensifs.
Le ministère de la Santé avait également annoncé début octobre que le Rwanda commencerait dans les prochaines semaines les essais cliniques d'un vaccin et d'un traitement contre la fièvre de Marburg.
Aucun vaccin validé
Alors que les taux de létalité lors des épidémies précédentes ont varié de 24 à 88%, en fonction de la souche du virus et de la qualité des services de santé fournis, il n’existe pas encore de traitement ou de vaccin spécifique contre le virus.
Aucun des vaccins ni traitements, en cours d'évaluation, n'est encore «pré-qualifié» ni autorisé à être testé en dehors des régions d'épidémie, selon l'Organisation mondiale de la Santé.
Le virus de Marburg appartient à la même famille que celui qui cause la maladie à virus Ebola, responsable de plusieurs épidémies meurtrières en Afrique.
Le premier foyer humain enregistré s'est déclaré en 1967 chez des employés de laboratoires de Francfort, Marburg et Belgrade qui avaient été en contact avec des tissus de singes porteurs. Le virus s'est ensuite propagé au personnel médical qui soignait les malades.
Depuis lors, plusieurs flambées ont été signalées en Afrique du Sud, en Angola, en Ouganda, au Kenya et en République démocratique du Congo.