Ouganda : le chef de l’armée lance un ultimatum à l'ambassadeur américain
L'ambassadeur de Washington en Ouganda, William Popp, devra s'excuser auprès du président ougandais Yoweri Museveni ou quitter la nation d'Afrique de l'Est, selon son chef des forces de défense ougandaises, le général Muhoozi Kainerugaba. L’ambassadeur américain est critiqué pour son «comportement non diplomatique».
Le chef de l’armée ougandaise, le général Muhoozi Kainerugaba, a lancé un ultimatum à l’ambassadeur des États-Unis à Kampala, William Popp, lui demandant de «s’excuser personnellement auprès de Museveni» dans un délai de trois jours, faute de quoi il devra quitter le pays.
Dans une série de publications sur X (ex-Twitter) le 4 octobre, le général Kainerugaba a accusé l'ambassadeur d'avoir «manqué de respect» à son père, le président Museveni, et d'avoir «sapé» la Constitution du pays. «Si l'actuel ambassadeur américain ne s'excuse pas personnellement […] pour son comportement non diplomatique dans notre pays, nous exigerons qu'il quitte l'Ouganda», a-t-il écrit.
Le chef militaire n'a pas précisé les actions exactes de l'ambassadeur américain qui l'ont poussé à lancer cet ultimatum. Quant à l’ambassadeur Popp, il n'a pour l’heure pas encore réagi.
Selon les médias locaux, un nombre croissant de responsables ougandais ont été placés sous sanctions américaines depuis que William Popp est devenu l'ambassadeur de Washington, en septembre 2023.
En début de semaine, quatre des plus hauts gradés de la police ougandaise ont été mis sur la liste noire du département d'État. Accusés d'avoir commis des «actes de torture», les quatre policiers et leurs proches «ne sont pas autorisés à entrer aux États-Unis», a annoncé Washington le 2 octobre dans un communiqué.
«Aucun pays étranger ne dominera plus jamais l’Ouganda»
Cité par les médias locaux, le général Kainerugaba a souligné que les autorités ougandaises n’avaient «aucun problème» avec les États-Unis. «Mais ces derniers temps, nous avons de nombreuses preuves montrant qu’ils travaillent contre le gouvernement du NRM», a-t-il ajouté.
Le Mouvement de résistance nationale (NRM), fondé par le président Museveni, est le parti au pouvoir en Ouganda depuis 1986.
Le chef militaire a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’un problème personnel avec William Popp, mais d’une «question nationale». «Aucun pays étranger ne dominera plus jamais l’Ouganda», a-t-il souligné. La nation africaine a été une colonie britannique entre 1894 et 1962.
Le général Kainerugaba, 50 ans, avait déjà annoncé son intention de se présenter à l'élection présidentielle de 2026, mais le mois dernier, il a soutenu son père de 80 ans pour briguer un septième mandat.
En août, le chef militaire s’est déclaré «poutiniste» et a promis «d’envoyer des soldats [ougandais] pour défendre Moscou si jamais elle était menacée par les impérialistes».