Frappes américano-britanniques sur quatre villes du Yémen
Washington et Londres ont frappé quatre villes du Yémen, afin d'«empêcher les Houthis de bloquer la mer Rouge», selon l’armée américaine. Cette attaque est la première opération américano-britannique contre les Houthis depuis le mois de juin.
Des avions de guerre américains et britanniques ont mené le 4 octobre plus de 14 raids aériens sur le Yémen, rapporte la chaîne libanaise proche du Hezbollah et des Houthis, Al Mayadeen. Ces frappes ont ciblé la capitale Sanaa, ainsi que les villes d’Al-Hodeïdah, Dhamar et Al-Bayda, provoquant d’énormes explosions et plusieurs incendies, ont précisé des sources locales.
Selon l'armée américaine, les frappes ont été menées contre «15 cibles houthies» dans l’après-midi du 4 octobre, visant des «capacités militaires offensives» afin de «protéger la liberté de navigation et de rendre les eaux internationales plus sûres et plus sécurisées pour les navires américains, de la coalition et marchands».
Les Houthis, qui contrôlent une grande partie du territoire yéménite, «interdisent» depuis près d'un an la navigation israélienne et celle de ses alliés occidentaux dans la mer Rouge, pour faire pression sur l'État hébreu «afin qu'il cesse son génocide à Gaza».
Le groupe yéménite a tiré des missiles ou des drones sur plus de 80 navires marchands en mer Rouge depuis octobre 2023. De leur côté, les avions militaires américains et britanniques ont mené plus de 860 raids sur le Yémen pendant cette période, selon des sources yéménites citées par Al Mayadeen.
L'attaque du 4 octobre est la première opération américano-britannique contre les Houthis depuis le mois de juin. Elle survient une semaine après les frappes israéliennes qui avaient visé le 29 septembre la ville portuaire d'Al-Hodeïda, tuant au moins quatre personnes et en blessant 29 autres.
«Gardiens de la prospérité»
«Aucun endroit n'est trop éloigné», avait averti Israël après ces frappes, tandis que les Houthis avaient prévenu que cette «agression sioniste soutenue par les États-Unis» ne les dissuaderait pas de continuer leurs opérations contre les Israéliens.
Les Houthis, alliés du Hamas et du Hezbollah, et soutenus par l’Iran, ont lancé trois missiles balistiques sur Israël en septembre. Le groupe diffuse régulièrement des vidéos montrant ses drones en train de frapper des navires marchands occidentaux, accusés de «soutenir le génocide israélien à Gaza».
Récemment, les Houthis ont abattu près d’une douzaine de drones de surveillance et de frappe américains. Ils ont également tiré sur des navires de guerre américains à plusieurs reprises.
Washington a envoyé plusieurs navires de guerre dans la région dans le cadre de l’opération Prosperity Guardian (Gardiens de la prospérité), une opération lancée le 18 décembre 2023, visant à maintenir ouvert le détroit de Bab el-Mandeb en mer Rouge.
La marine américaine n’a cependant pas réussi à dissuader les Houthis, ce qui a poussé la plupart des compagnies maritimes occidentales à éviter le canal de Suez et à contourner l’Afrique pour leurs navires.