Maroc : le géant indien Tata va construire une usine de véhicules militaires
L’ouverture prochaine d’une usine de fabrication de véhicules militaires du géant Tata à Casablanca marque l’entrée de l’Inde sur le marché de l’industrie militaire naissante au Maroc et sur le continent africain.
Le géant indien de l’automobile Tata construira une usine de fabrication de véhicules militaires à Casablanca, devenant la première usine de défense indienne basée à l’étranger, rapporte TASS en citant le journal indien The Economic Times.
L'usine, qui produira 100 véhicules de combat par an, sera lancée d'ici 12 mois, précise le média indien. Elle produira des véhicules blindés amphibies à roues du type WhAP (Wheeled Armored Platform) pour l'armée marocaine.
Selon The Economic Times, cette décision marque l'entrée de l’Inde dans le marché de l’industrie militaire en pleine croissance sur le continent africain.
« Ce contrat contribue non seulement à lancer l'écosystème de défense du Maroc, mais sert également de point de départ pour Tata dans le reste de l'Afrique pour des systèmes de défense sélectionnés », a déclaré Sukarana Singha, PDG de la société.
En plus d’être le plus grand constructeur automobile indien, le géant Tata est également engagé dans la fabrication aérospatiale, le développement militaire et les technologies de défense.
L’armement, une industrie naissante
Révélée début août par le média marocain Le Desk et saluée dans la foulée par la presse du pays, l’ouverture prochaine au Maroc de cette usine de fabrication de véhicules militaires par le géant indien Tata place l’Inde « en pole position » face à « d’autres concurrents étrangers qui convoitent la future industrie militaire naissante du Royaume », ont analysé les journaux marocains.
Cette nouvelle usine s’inscrit, en effet, dans un contexte où les autorités marocaines préparent le terrain depuis un moment pour donner de l’élan à cette industrie. Le 1er juin dernier, l’agence de presse d’Etat MAP, relayée par les médias du pays, annonçait la création de deux zones industrielles militaires.
Cette décision prise en conseil ministériel intervient alors que les autorités marocaines visent à attirer des investissements importants d’Israël, particulièrement intéressé par la fabrication de ses armes au Maroc depuis la normalisation de ses relations avec ce pays du Maghreb en 2020.
Avec son usine Tata, l’Inde a déjà pris une «longueur d’avance», pointe Le Desk, «alors que les investissements israéliens demeurent dans l’expectative».
La presse des deux pays annonce régulièrement des contrats d’achat d’armes israéliennes par le Maroc et des accords de coopération dans le domaine militaire.