Le monde réagit à la mort de Hassan Nasrallah
Les réactions ont fusé dans la foulée de l’annonce officielle ce 28 septembre par le Hezbollah de la mort de son chef Hassan Nasrallah dans une frappe israélienne qui avait visé la veille un QG du parti libanais dans la banlieue sud de la capitale Beyrouth. Sa mort avait été revendiquée plus tôt dans la journée par Israël.
Le Hezbollah a annoncé officiellement ce 28 septembre la mort de son chef, Hassan Nasrallah, revendiquée un peu plus tôt dans la journée par Israël. Dans un communiqué lu en direct sur la chaîne al-Manar du Hezbollah, le parti militant libanais a annoncé que « le maître de la résistance », Hassan Nasrallah, est tombé en « grand martyr ».
« La direction du Hezbollah s'engage à poursuivre sa lutte face à l'ennemi, en soutien à Gaza et à la Palestine, et en défense du Liban », ajoute le Hezbollah.
« Hassan Nasrallah est mort », avait déclaré un peu plus tôt dans la journée sur X un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani. « Le message est simple : quiconque menace les citoyens d'Israël, nous saurons comment l'atteindre », a réagi de son côté le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi.
Le chef du Hezbollah a été tué dans un raid israélien dévastateur le 27 septembre en fin d'après-midi sur la banlieue sud de Beyrouth, où l'armée israélienne a dit avoir ciblé le QG du mouvement militant libanais.
L’Iran et le Hamas dénoncent le « terrorisme sioniste »
En Iran, la réaction à la mort du chef du Hezbollah, allié de Téhéran et ennemi juré d’Israël, a été véhémente. Le guide suprême Ali Khamenei a présenté ses condoléances au peuple libanais et a appelé les musulmans et les citoyens libres du monde à « se tenir aux côtés du peuple libanais et du fier Hezbollah par tous les moyens dont ils disposent et à les aider à affronter le (...) régime diabolique de l’entité sioniste [Israël, ndlr] »
« Le gang terroriste qui dirige l’entité sioniste n’a pas tiré de leçons de la guerre criminelle qu’il mène depuis un an à Gaza et n’a pas compris que le massacre de masse de femmes, d’enfants et de civils ne peut ni affecter ni renverser la structure solide de la résistance », a tonné le chef suprême iranien. « Ils appliquent, à présent, la même politique insensée au Liban. Les criminels sionistes doivent savoir qu’ils sont bien trop petits pour causer des dommages significatifs à la structure solide du Hezbollah libanais », a-t-il notamment martelé.
Le Hamas a présenté de son côté ses condoléances au Hezbollah et au peuple libanais dans un communiqué, condamnant « l’attaque israélienne qui a touché des immeubles résidentiels de Haret Hreik » qu'il qualifie « d’acte terroriste et de massacre ».
« L’occupation sioniste devra porter la responsabilité des répercussions dangereuses de ce crime sur la sécurité et la stabilité de la région, a déclaré le Hamas. Nous réitérons notre soutien à nos frères du Hezbollah et à la résistance islamique au Liban ».
Les États-Unis s’en lavent les mains
Les États-Unis, premiers alliés d’Israël, dont ils financent la guerre au Moyen-Orient comme ils le font pour l’Ukraine en Europe de l’Est, ont démenti avoir eu vent de l’attaque ciblant le chef du Hezbollah à Beyrouth. « Je sais que des informations circulent concernant une frappe au Liban », a déclaré en début de journée le secrétaire d’État Lloyd Austin. « Les États-Unis n’ont pas participé à cette opération et n’ont reçu aucun avertissement préalable », a-t-il affirmé.
« Nous évaluons toujours ce qui s’est passé et nous ne disposons d’aucune information supplémentaire ni de détails particuliers que nous pourrions fournir à ce jour », a-t-il ajouté.
Réagissant à la mort de Nasrallah, la France a simplement évoqué la priorité de protéger ses ressortissants. Par voie de communiqué, le Quai d’Orsay a souligné être en contact avec les autorités libanaises ainsi que les partenaires de la France dans la région, en vue de prévenir toute instabilité potentielle ou flambée de violence.
« La priorité reste de garantir la sécurité des civils, y compris celle des ressortissants français présents au Liban, un enjeu particulièrement important dans un contexte tendu au sein de la région », selon le Quai d'Orsay.
La Russie condamne les actions d’Israël
De son côté, la Russie a « fermement » condamné les actions « aveugles » d’Israël, appelant à mettre un terme « immédiatement » à la spirale de violence avant que la situation ne devienne complètement incontrôlable. « Nous condamnons fermement les actions d’Israël qui violent de manière flagrante la souveraineté de notre pays ami, le Liban », a affirmé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov le 27 septembre.
Selon lui, « la voie de la guerre choisie par Jérusalem-Ouest ne l’aidera pas à faire revenir les personnes déplacées au nord du pays et ne garantira pas la sécurité à la frontière entre le Liban et Israël ». « L’expérience de la campagne de 2006 le prouve : même l’arsenal d’équipements et d’armes les plus avancés n’a pas aidé Israël à atteindre les objectifs souhaités », a ajouté Lavrov.
Sergueï Lavrov avait exprimé la veille ses condoléances pour les morts civiles au Liban, lors d’une rencontre avec son homologue libanais Abdallah Bou Habib, en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Selon Erdogan, Israël prépare un « génocide » au Liban
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé pour sa part Israël de préparer un « génocide » au Liban, dénonçant des « attaques brutales » visant le Hezbollah qui ont coûté la vie à des centaines de civils.
Au Yémen, les Houthis ont affirmé que l’assassinat de Nasrallah « renforce leur détermination » pour faire face à « l’ennemi sioniste », alors que la Syrie condamne le silence du monde face à ces « crimes horribles que l’humanité n’a pas connus depuis des décennies ». En tuant Hassan Nasrallah, Israël a franchi « toutes les lignes rouges », a affirmé le Premier ministre irakien, qui a annoncé trois jours de deuil en Irak.
Au Liban, l’ancien président de la République libanaise Michel Aoun a présenté ses condoléances à la famille de Hassan Nasrallah, ainsi qu’à la « résistance » du Hezbollah, dans une publication sur X. « Le Liban a perdu un leader exceptionnel qui a dirigé la résistance nationale vers la victoire et la libération (…) Les dangers auxquels le pays fait face avec les agressions israéliennes continues exigent une solidarité nationale », a-t-il ajouté.
« L’attentat qui a coûté la vie à Hassan Nasrallah a plongé le pays et la région dans une nouvelle phase de violence », a déclaré pour sa part l’ancien Premier ministre Saad Hariri dans un communiqué. Il a par ailleurs présenté ses condoléances aux proches du chef du Hezbollah. « Le Liban doit rester notre priorité », a-t-il ajouté.