En face du tsunami électoral, des officiels à Bruxelles se démènent pour sauver leurs intérêts particuliers de l’électorat.
Une vague anti-establishment lors des élections européennes a incité le président français Emmanuel Macron à appeler à des élections nationales quitte ou double, dont le premier tour, à lui seul, a vu l’establishment du pays, synonyme de «révolution», jeté dans le bac à compost historique tel une entrecôte périmée.
Les temps sont durs au sein de l’UE pour ceux qui sont connus, par exemple, comme la «reine Ursula», ou encore sa garde prétorienne : le bataillon des gratte-papiers aveuglément soumis, fragile comme du verre, de la bureaucratie européenne.
Même le chancelier allemand Olaf Scholz a admis dans une récente interview que les résultats des dernières élections européennes reflétaient le désaccord des citoyens avec les sanctions antirusses et le soutien à l’Ukraine. Il devient donc flagrant que l’UE a tout un programme à faire passer avant qu’il ne devienne trop évident qu’elle se fiche complètement de la démocratie si celle-ci ne s’aligne pas sur ses intérêts. Et le temps presse. Ainsi l’UE, ou la «voiture clown», a mis le pied au plancher fonçant à toute vitesse sur l’autoroute de l’ânerie.
En tête de leur agenda figure le transfert massif de l’argent des contribuables vers les coffres d’intérêts particuliers, tant que le président ukrainien Volodymyr Zelensky peut passer pour le bonimenteur de la cause.
L’un de ces grands intérêts particuliers est le complexe militaro-industriel de l’Occident. La «Team Bruxelles» a annoncé un transfert de 1,4 milliards supplémentaires de sa «Facilité pour la paix en Ukraine» vers la production d’armes. En effet, rien ne dit mieux «paix» que la fabrication d’armes pour une guerre. S’ils l’avaient appelé «Facilité pour la guerre en Ukraine», les électeurs qui ne sont pas encore éveillés pourraient peut-être y voir plus clair. Et l’UE a déjà plus qu’assez d’électeurs conscients, qui lui reprochent ses escroqueries comme, par exemple, l’idée de remplacer l’argent de la «Facilité pour la paix», qu’elle largue elle-même pour produire davantage d’armes occidentales que la Russie détruira en Ukraine, en volant simplement les intérêts des 260 milliards de dollars d’actifs russes gelés en Occident.
Même la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a déclaré que cette initiative «de génie» de faire payer la Russie pour les deux côtés du conflit ukrainien était juridiquement douteuse et créait un mauvais précédent pour ceux qui voudraient encore considérer l’UE comme un endroit digne de confiance pour faire des affaires. Mais elle a manifestement manqué le mémo dans lequel Bruxelles et Washington dictaient que l’ordre international était ce qu’ils décidaient, à n’importe quel moment.
La Hongrie s’est opposée au blanchiment de l’argent des contribuables en profits de guerre. La raison reste un grand mystère. Ce n’est pas comme si un missile de fabrication américaine avait récemment tué et blessé un bon nombre de civils sur une plage en Crimée, ou que certains dirigeants européens, tels que Macron, faisaient imprudemment dégénérer le conflit en une éventuelle Troisième guerre mondiale en se vantant d’envoyer des troupes en Ukraine. Ce n’est pas surprenant que le Premier ministre hongrois Viktor Orban voulait mettre son veto à toute nouvelle initiative.
Des dirigeants européens «très pressés» d’allouer des fonds aux achats d’armes
Par chance, un des avantages de la diversité au sein de l’Union européenne est le fait qu’elle soit composée de 27 pays différents capables de mener chacun leur propre recherche et d’émettre leurs propres arguments, ou d’exprimer leurs dissensions afin d’éviter un désastre. Chacun d’eux bénéficie du droit de veto. La Hongrie était un de ces pays dissidents sur le blanchiment de l’argent «pour l’Ukraine».
La dernière fois qu’Orban s’est opposé à la pression de Bruxelles, était en décembre dernier, lorsqu’il s’était opposé à l’ouverture des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Le chancelier allemand Olaf Scholz l’avait alors convaincu de sortir dans le couloir afin qu’ils puissent prétendre avoir l’unanimité nécessaire pour faire passer le projet. Mais seraient-ils parvenus à lui faire prendre une autre pause pipi au bon moment pour voter à nouveau à l’unanimité ? Cela aurait été compliqué. Qu’ont donc fait les dirigeants de l’UE ? Ils ont tout simplement trouvé un argument juridique pour ignorer totalement les dispositions du traité ainsi que le vote de la Hongrie, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell déclarant que l’excuse, selon laquelle la Hongrie n’avait pas voté précédemment sur la question, était juridiquement ambigüe, mais que «ça passe».
Les dirigeants de l’UE sont très pressés de débloquer cet argent pour la seule industrie manufacturière qu’ils ne semblent pas avoir totalement détruite avant que la musique ne s’arrête, et que ces mêmes contribuables spoliés ne votent démocratiquement pour les partis anti-establishment à travers l’Europe, dans une tentative désespérée de mettre fin à toute cette mascarade de financement de l’Ukraine, qui détruit efficacement leurs portefeuilles.
Les Européens n’ont pas non plus voté pour que leurs dirigeants élus utilisent l’argent des contribuables européens afin que les banques européennes renflouent la dette de l’Ukraine. Or, puisque les contribuables et des nations entières paient déjà pour ce bourbier ukrainien, pourquoi ne pas jeter les banques de l’UE dans ce bateau en naufrage ?
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé, au début du mois à Berlin, que les banques européennes pourraient recevoir un «soutien budgétaire» d’un montant total de 1,4 milliard d’euros de la part des contribuables européens lorsqu’ils investissent dans des fonds d’actions actifs en Ukraine, ce qui éliminerait les risques pour les banques. Et par «risques éliminés», elle sous-entend «risques transférés» … aux contribuables européens.
Pendant ce temps, Kiev promeut la nécessité d’obtenir davantage d’argent étranger pour «reconstruction». Ces plaisantins pensent probablement que le grand public, après avoir entendu le mot «reconstruction», dans un élan de compassion, ne réaliserait pas que l’argent est également utilisé pour combler le trou de 20 milliards de dollars creusé par l’équipe de Zelensky : qu’attendiez-vous d’un gars qui se présente aux sommets mondiaux habillé comme si son métier était littéralement de creuser des trous, et dont les remboursements des obligations internationales aux pays occidentaux arrivent à échéance cet été ? Ainsi, la dette de l’UE paierait effectivement la dette de l’Ukraine, qui, à son tour, rembourserait les obligations des États-Unis et des 22 pays du Club de Paris, qui sont eux aussi endettés. C’est comme le film «Inception», mais avec une dette : «Detteception».
Crise des agriculteurs : quand Bruxelles fait passer Kiev avant les Européens
Et quel meilleur moyen de racketter les contribuables, que pour l’Ukraine, l’une des brebis galeuses de l’Indice de perception de la corruption, de promouvoir la nécessité de collecter des fonds pour une reconstruction en pleine guerre ? Pour que les gens puissent payer pour construire ce qui sera détruit ? Un détail mineur après que toutes les poches privées concernées ont été remplies, je suppose.
L’UE peut cependant entièrement faire confiance à Kiev. Ce n’est pas comme si Bruxelles avait introduit le 6 juin des lois imposant des droits de douane à l’importation de certains produits agricoles ukrainiens entrant dans l’UE (par exemple, le sucre et les œufs, pas même les céréales ukrainiennes à destination de l’Afrique, que l’UE a renversées sur elle-même), si les exportations de Kiev dépassaient un certain volume, seulement pour voir Kiev dépasser la limite fixée en quelques jours. Cette mesure a été prise en mars, en premier lieu pour répondre aux demandes de la Pologne, dont les agriculteurs, étant juste à la frontière, ont le plus pâti du tsunami des importations ukrainiennes, ainsi qu’aux demandes de la France, dont le président Macron avait fui les agriculteurs en colère lors du Salon International de l’Agriculture de Paris plus tôt cette année, tandis que la police anti-émeute aspergeait de gaz lacrymogène les vaches tenues responsables du changement climatique.
Ainsi, l’UE a en fait vendu ses propres agriculteurs pour jeter une bouée de sauvetage à l’Ukraine. Mais le truc avec les bouées de sauvetage c’est de ne pas laisser le gars qui se noie s’accrocher à vous et vous entraîner avec lui, ce que Kiev a vite réussi à faire. Donc, soit Kiev est ignorant, soit imprudent. À vous de choisir. C’est le bon moment pour donner officiellement le feu vert aux négociations sur l’adhésion de l’Ukraine à l’UE afin qu’elle n’ait plus à faire face à des tarifs ! Et pour que ces agriculteurs radicaux d’extrême droite ne puissent pas dire qu’ils ont été inondés de produits agricoles bon marché, douteux et étrangers ! Et c’est exactement ce que les dirigeants du bloc ont fait vendredi dernier en votant pour le début officiel des négociations sur l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, malgré le fait que Kiev était occupé à donner l’impression d’être un cas économique désespéré sur la scène mondiale.
Bruxelles continue de chercher des croquemitaines russes ou «d’extrême droite» chaque fois que le peuple s’oppose démocratiquement à elle. Il est plutôt clair maintenant que les seuls qui s’opposent à la volonté démocratique des électeurs sont les dirigeants de l’UE. Et il semble qu’à l’heure actuelle, ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour que, quoi qu’il arrive, leurs intérêts particuliers trouvent des radeaux de sauvetage et ne coulent pas avec le navire de l’establishment.