Omicron : l'OMS et plusieurs pays d'Afrique appellent à ce que les «frontières restent ouvertes»
- Avec AFP
Inquiets des dommages sur leurs économies, plusieurs pays d'Afrique australe ont appelé à la «levée immédiate et urgente» des restrictions de voyage visant la région après la détection du nouveau variant Omicron. Une démarche soutenue par l'OMS.
L'Afrique du Sud a appelé le 28 novembre à la «levée immédiate et urgente» des restrictions de voyage la visant après la détection du nouveau variant Omicron du coronavirus. Plusieurs pays d'Afrique australe, également affectés, ont dénoncé ces mesures dans la journée, le président du Malawi allant même jusqu'à les qualifier d'«afrophobes».
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa s'est dit «profondément déçu» par ces fermetures de frontières qui représentent à ses yeux une forme de «discrimination à l'égard de [son] pays» et de ses voisins. Pour Cyril Ramaphosa, ces restrictions contredisent les engagements du G20 pris à Rome le mois dernier visant à favoriser le retour du tourisme et des voyages internationaux. Elles ne font qu'«endommager davantage nos économies et saper notre capacité à répondre et à nous remettre de la pandémie», a-t-il ajouté dans un discours télévisé.
Le président du Malawi, Lazarus Chakwera, qui assure actuellement la présidence tournante de la South African Development Community – organisation regroupant seize pays d'Afrique australe – avait auparavant estimé que les «restrictions unilatérales de voyage imposées» à ces pays par «la Grande-Bretagne, l'Union européenne, les Etats-Unis, l'Australie et d'autres» n'avaient pas lieu d'être.
«Nous sommes tous inquiets au sujet du nouveau variant du Covid et nous devons remercier les chercheurs sud-africains qui l'ont identifié avant quiconque», a-t-il estimé. «Mais les décisions concernant le Covid doivent s'appuyer sur des faits scientifiques, pas sur de l'afrophobie».
L'OMS demande à adopter une approche scientifique basée sur l'évaluation des risques
Le nouveau variant a été classé «préoccupant» par l'OMS, qui a toutefois déconseillé les restrictions sur les voyages, estimant qu'il faudrait plusieurs semaines pour comprendre la virulence du variant Omicron. L'organisation a ainsi appelé à ce que «les frontières restent ouvertes», se tenant «aux côtés des pays africains». L'OMS a également appelé les dirigeants du monde entier à «adopter une approche scientifique», basée sur «l'évaluation des risques» avant de décider de nouvelles restrictions.
En Afrique australe, seul l'Angola a annoncé le 28 novembre la suspension des liaisons aériennes avec la plupart de ses voisins. Au Botswana, le ministre des Affaires étrangères Lemogang Kwape, sans citer l'Angola, a insisté sur la nécessaire «solidarité régionale». «Nous ne voulons pas géopolitiser ce virus», a-t-il affirmé.
D'après le ministère de la Santé sud-africain, près des trois quarts des cas de Covid signalés récemment en Afrique du Sud sont dus au variant Omicron. Les chiffres restent relativement bas, autour de 3 000 nouveaux cas positifs ces derniers jours, loin derrière les chiffres officiels de plusieurs pays européens notamment. Le Botswana, seul pays africain à avoir détecté des cas de variant Omicron avec l'Afrique du Sud, comptabilise au 28 novembre 19 infections engendrées par le nouveau variant, selon le ministre de la Santé Edwin Dikoloti.