L'Algérie appelle ses imams détachés en France à défendre leur pays dans les mosquées
Lors de la conférence d'encadrement consacrée aux imams détachés avant leur départ vers la France, le ministre algérien des Affaires religieuses leur a demandé de défendre l'Algérie face à la «campagne féroce» qui vise le pays selon lui.
Le ministre algérien des Affaires religieuses, Youcef Belmehdi, a appelé les imams détachés à la Grande Mosquée de Paris à «contrer la campagne féroce ciblant l’Algérie en œuvrant à la moralisation de la vie publique». Selon plusieurs observateurs, le ministre fait référence à ce qu'Alger considère comme des attaques répétées de la part du Maroc (avec qui le pays a rompu ses relations diplomatique) et d'Israël à son encontre.
«Vous pouvez jouer un rôle positif en faveur de l’Algérie, promouvoir les valeurs de nationalisme et de modération et œuvrer à la moralisation de la vie publique», a lancé Youcef Belmehdi, le 30 août à Alger, lors de la conférence d'encadrement des imams détachés, rapporte ainsi Algérie presse service (APS). «Nous suivrons vos efforts. Les enfants de l’Algérie ont toujours su relever les défis», a-t-il poursuivi.
Selon le site d'information en ligne Algérie patriotique, qui a interrogé plusieurs fidèles algériens vivant en France, ceux-ci voient d'un mauvais œil que la mosquée ne devienne un lieu de politique créant ainsi des dissensions et des conflits entre musulmans de différents pays.
Le ministre algérien a annoncé dans le même discours du 30 août le détachement de 55 imams et de deux mourchidas – des femmes guides religieuses – répartis à travers la Grande Mosquée de Paris et d'autres mosquées en France pour encadrer les affaires religieuses de la communauté algérienne à l'étranger et de tous les fidèles musulmans, rapporte également l'APS.
Lors d'une allocution contre le séparatisme et l'islam radical en octobre 2020, et encore plus depuis l'assassinat de Samuel Paty et l'attentat de Nice, le président français Emmanuel Macron a accentué la pression sur les instances dirigeantes de l'islam en France pour lutter contre l'influence étrangère, la radicalisation et l'islam politique. Son objectif était de mettre fin, d'ici quatre ans, à la présence en France des 300 imams étrangers «détachés» par la Turquie, le Maroc et l'Algérie.