Manifestation contre le racisme anti-asiatique à New York après une agression
Une manifestation s'est tenue à New York le 27 février après l'agression gratuite d'un homme d'origine asiatique. Personnalités et militants dénoncent une recrudescence des actes de haine anti-asiatique depuis le début de la pandémie.
«Stop à la haine anti-asiatique» : des centaines de manifestants se sont réunis le 27 février à Manhattan (New York), pour protester contre l'agression au couteau, le 25 février, d'un homme d'origine asiatique de 36 ans, alors que la communauté chinoise célébrait le Nouvel An lunaire.
Arrêté dans la foulée, Salman Muflihi, l'agresseur présumé âgé de 23 ans, a donné pour seule explication qu'il n'aurait pas aimé la façon dont la victime qu'il a poignardée dans le dos l'aurait regardé, rapporte le New York Post. Inculpé dans un premier temps de tentative de meurtre sans motif raciste, le suspect, qui avait déjà été arrêté le mois dernier pour avoir agressé un homme asiatique, est désormais en plus poursuivi pour crime de haine. Très gravement blessé, la victime était entre la vie et la mort le 27 février.
«En ce moment, beaucoup d'Américains d'origine asiatique ne se tournent pas vers les forces de l'ordre s'ils sont victimes de ce type de violences. Même actuellement, elles sont sous-déclarées malgré tous nos efforts», a déclaré à l'agence Ruptly Andrew Yang, candidat à la mairie de New York, en marge de la manifestation. «Debout contre la haine anti-asiatique», pouvait-on par ailleurs lire sur des pancartes.
La crise sanitaire, facteur aggravant ?
Cette agression survient dans un contexte de dénonciation d'actes de racisme visant des Asiatiques outre-Atlantique par des personnalités publiques. Lancé mi-février par Michelle Lee, la rédactrice en chef du magazine Allure, le hashtag #StopAsianHate a été lancé sur les réseaux sociaux et a obtenu un certain écho. «Nous avons besoin de votre aide pour parler, amplifier notre message et mettre un terme à la rhétorique anti-asiatique qui divise», écrivait-elle notamment à cette occasion.
Les agressions visant des Asiatiques se seraient fortement amplifiées dans le contexte de la crise sanitaire. Dans une autre vidéo diffusée par la journaliste, la rhétorique de Donald Trump, qui qualifiait le coronavirus de «virus chinois», est citée comme exemple de propos ayant accentué les tensions.
«Le racisme a toujours été là. Mais la pandémie a désormais donné aux gens une excuse pour passer à l'acte», a encore déploré la journaliste, qui demande par ailleurs d'en finir avec le «mythe de la communauté modèle».
En France, le hashtag a été également repris sur les réseaux sociaux par des internautes afin de dénoncer les propos et actes racistes dont ont été victimes des personnes d'origine asiatique.
On soutiendra le mouvement tous les jours s'il le faut ✊ #StopAsianHatepic.twitter.com/FQK6cB4xpP
— Brian 🇰🇭&🇻🇳 (@brn_mai) February 24, 2021
En 2016, de nombreux membres de la communauté asiatique de France avaient manifesté pour protester contre les agressions violentes dont ils se disaient victimes. Ce mouvement de contestation était apparu après la mort de Zhang Chaolin, un couturier d'origine chinoise de 49 ans décédé après avoir été agressé dans une rue d'Aubervilliers.