Moscou craint un «accident grave» provoqué par l'activité de l'OTAN près des frontières russes
La Russie a mis en garde l'Occident contre de nouvelles provocations tout en précisant que la hausse de l'activité militaire près de ses frontières pourrait éventuellement avoir des conséquences dangereuses.
Interrogé par le journal Rossiskaïa Gazeta, le vice-ministre russe de la Défense Alexander Fomine a déclaré qu'il déconseille de mener le dialogue avec la Russie en position de force, comme l'a exhorté la ministre allemande de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer au Bundestag en novembre dernier. Fomine a également accusé les Etats-Unis et leurs alliés d'utiliser une «rhétorique agressive».
«En 2020, l'activité des forces aériennes et navales [de l'OTAN] a considérablement augmenté, et des situations qui peuvent conduire à ce que des incidents graves émergent de plus en plus souvent», a déclaré le vice-ministre. «Ces actions étaient ouvertement provocantes. Les incidents n'ont été évités que grâce au haut niveau de professionnalisme des pilotes et marins russes», a-t-il ajouté.
En particulier, le vice-ministre russe Fomine a rappelé que l'OTAN avait organisé un exercice naval la veille du Jour de la Victoire lors de la Seconde Guerre mondiale et que de multiples vols d'avions américains «à proximité immédiate de la frontière russe» avaient été enregistrés. Plus de 15 vols de bombardiers stratégiques américains В-52Н et В-1В ont été enregistrés rien qu'en août et septembre, a-t-il expliqué.
Alexander Fomine a, par ailleurs, cité deux autres incidents récents. Des destroyers britannique et américain sont entrés dans ce que la Russie considère comme ses eaux territoriales, près du cap Chersonèse. Le mois dernier, un navire des forces navales américaines a violé les eaux territoriales russes dans l'Extrême-Orient. Le chasseur de sous-marins Amiral Vinogradov de la Flotte du Pacifique russe a envoyé un avertissement au destroyer américain, en menaçant d'«utiliser une manœuvre d'éperonnage pour chasser le contrevenant de ses eaux territoriales», les Etats-Unis ont pour leur part qualifié les revendications territoriales maritimes de Moscou d'«excessives».
Selon le vice-ministre, l'activité accrue de l'aviation et des forces navales de l'OTAN près des frontières russes pourrait entraîner de «graves incidents».
«Nous avons toujours considéré que les problèmes les plus complexes devaient être résolus autour d'une table des négociations. Nous sommes prêts à un dialogue professionnel constructif en accord avec des principes de respect mutuel, et la prise en compte des intérêts de chacun», a conclu Fomine.