Déconfinement : la Belgique opte pour un «call center» au lieu du traçage numérique
Alors que plusieurs pays développent des applications controversées de traçage de la population, la Belgique va recruter au moins 2 000 opérateurs pour appeler les malades du Covid-19, et identifier les personnes entrées en contact avec eux.
Environ 2 000 opérateurs vont être embauchés en Belgique pour appeler les personnes qui ont été en contact avec des malades du Covid-19, dans chaque région du pays. L'information a été confirmée par les autorités belges le 24 avril lors de l'annonce des mesures de déconfinement du royaume. Le dispositif doit être mis en place prochainement alors que le déconfinement en plusieurs phases doit débuter le 4 mai.
Chaque malade testé positif au Covid-19 devrait ainsi être contacté par un opérateur à qui il devra détailler la liste des personnes avec qui il a été en contact. Cette solution humaine a été jugée préférable au traçage par géolocalisation ou par bluetooth des téléphones portables, qui suscitent des inquiétudes en Europe quant au respect des libertés individuelles. Par ailleurs, les autorités sanitaires en Belgique utilisent déjà cet outil pour des maladies infectieuses comme la rougeole.
#StopCovid : la #CNIL dit oui... mais doute que l'application soit «utile à la gestion de la crise»#COVID19
— RT France (@RTenfrancais) April 27, 2020
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Mais loin de rassurer, cette mesure, qui implique l'humain, suscite, comme le recours au traçage numérique automatisé, son lot de critiques. «En fait, les inspecteurs peuvent détenir énormément de données. Comment faire en sorte que ces données soient anonymisées ?», résume Axel Legay, professeur à l'Université catholique de Louvain et spécialiste de la cybersécurité interrogé par la RTBF. De plus, la rapidité avec lequel ce dispositif doit se mettre en place, l'absence de débat public sur la mesure et l'incertitude sur son efficacité alimentent d'autant les doutes sur le bien-fondé de cette décision.