Présidentielle ivoirienne : Alassane Ouattara promet la victoire de son parti «dès le premier tour»
Bien qu’il maintient le mystère sur sa candidature à un troisième mandat, le président ivoirien fait néanmoins déjà campagne. Le 4 février, il a promis que son parti serait le grand gagnant de la présidentielle d'octobre prochain.
A dix mois de la prochaine présidentielle prévue en octobre 2020, Alassane Ouattara met déjà en ordre de bataille son parti, le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Le 4 février, au cours d’une cérémonie de présentation de vœux, le président ivoirien a déclaré devant ses partisans qu’il avait «foi en la victoire du RHDP […] dès le premier tour» du scrutin.
«J’ai foi en la victoire du RHDP parce que nous sommes le plus grand parti, le seul parti qui couvre l’ensemble du territoire national» a-t-il martelé. Il a annoncé dans la foulée la tenue d’une réunion en février «pour arrêter la date de la désignation du candidat du RHDP».
Alassane Ouattara déjà en route vers un troisième mandat ?
A l’approche du scrutin présidentiel, les spéculations vont bon train quant à l’avenir politique du président sortant, au pouvoir au pays depuis mai 2011. Alors qu’il entretient depuis plusieurs mois le mystère sur son avenir politique, Alassane Ouattara avait annoncé, début décembre, qu’il entendait briguer un troisième mandat si les anciens présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié se lançaient dans la course la magistrature suprême.
«Si les gens de ma génération considèrent aller de l’avant, la Constitution m’autorise à faire deux autres mandats. Je pourrai faire deux autres mandats sans aucune difficulté. Je suis en parfaite santé», avait-il argué.
Une interprétation constitutionnelle que ne partage pas l’opposition qui estime que le changement du texte suprême opéré en 2016 ne permet pas au chef de l’Etat d’être éligible pour deux nouveaux mandats de cinq ans. Celle-ci s'oppose par ailleurs à la prochaine révision de la Constitution promise par le camp présidentiel d'ici avril prochain. Le contenu des réformes reste pour l'heure une inconnue, renforçant un peu plus, le flou sur les réelles intentions d'Alassane Ouattara.
L'avenir politique de Laurent Gbagbo en pointillé
De son côté, son ancien rival Laurent Gbagbo – qui attend l'examen de l'appel du Parquet après son acquittement en première instance de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI) pour être remis définitivement en liberté – laisse également planer le doute sur son ambition présidentielle. En octobre dernier, son principal avocat, Emmanuel Altit, avait demandé une libération sans conditions et a émis «l'hypothèse» que son client puisse «poser sa propre candidature». Cette requête est examinée ce 6 février par la Chambre d’appel de la CPI. Une prolongation de l'audience au 7 février n'est pas écartée.
Le spectre d’un nouveau raidissement du climat politique plane sur le pays après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts. Les dernières élections municipales et régionales de 2018, marquées par de nombreuses violences et irrégularités, ont ravivé cette crainte.