Brexit : la Géorgie se dit «prête à prendre la place» du Royaume-Uni au sein de l’UE
La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, a affirmé que son pays se tenait prêt à rejoindre l'UE en cas de départ des Britanniques le 31 octobre. Un message transmis sur le ton de la plaisanterie, mais à toute plaisanterie sa part de vérité.
Alors qu’elle était l'invitée, le 28 août, de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF) – l’université d’été du Medef se déroulant sur l’hippodrome de Longchamp – la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili en a profité pour gratifier l'assistance d'un bon mot qui n’est pas passé inaperçu. «La Géorgie incarne aujourd'hui un paradoxe», a affirmé cette ancienne diplomate du Quai d'Orsay, car le pays souhaite «rejoindre l'Union européenne au moment où certains aspirent à la quitter», ajoutant que les géorgiens étaient «prêts à prendre la place» du Royaume-Uni en cas de départ des Britanniques.
Face à un parterre d'entrepreneurs et de responsables politiques européens, tels que Stephen Barclay, le secrétaire d'Etat britannique à la Sortie de l'Union européenne, l’ancienne ambassadrice de France en Géorgie a rappelé que «80% de la population géorgienne soutient, depuis près de 15 ans et sans discontinuer, l'adhésion à l'Europe». La présidente de la République a vanté «l'aspiration européenne de la Géorgie», qui d’après elle «n'a jamais été aussi forte», décrivant une jeunesse géorgienne «tournée vers Paris, Londres, Berlin et New York». Elle a également rendu un hommage appuyé à l’Union européenne (UE) qu’elle a présenté comme un «espace de droit, de mesure, de principes».
As I told President @EmmanuelMacron, Georgia wants to see the project of European Renaissance succeed. 80% of the Georgian population supports European integration, a desire inscribed in our Constitution. pic.twitter.com/XBWGJsN3BH
— Salome Zourabichvili (@Zourabichvili_S) August 28, 2019
Les Britanniques prévenus
Celle qui a été élue à la tête de l’Etat en décembre 2018, après un scrutin au résultat contesté par l'opposition et entaché par des accusations d'irrégularités, ne se fait néanmoins pas d’illusions quant à une possible intégration dans l’UE de l’ancienne république soviétique devenue indépendante en avril 1991.
«Il est aujourd'hui clair que les opinions européennes ne sont pas prêtes à un élargissement immédiat [...] Mais la Géorgie, parce qu'elle souhaite la réussite de l'Union européenne, a déjà fait la preuve de sa patience», a-t-elle toutefois souligné, indiquant par ailleurs avoir une approche «réaliste» à propos d’une possible adhésion.
Salomé Zourabichvili a appelé les dirigeants de l’UE à multiplier les gestes d’ouverture à destination de la Géorgie. «Cette patience ne peut être statique. L'UE doit continuer d'offrir aux Géorgiens un mouvement vers davantage d'Europe», a-t-elle lancé devant une foule conquise. Elle a également encensé les «ambitions de renouveau» qui sont «aujourd’hui portées particulièrement par le président Macron».
Le 28 août, Boris Johnson a suspendu les travaux du Parlement de la deuxième semaine de septembre au 14 octobre, soit deux semaines avant la date butoir du 31 octobre, laissant augurer d’un Brexit sans accord. En réaction, une pétition baptisée «Ne pas proroger le Parlement» a été mise en ligne sur le site du Parlement à l'initiative d'un certain Mark Johnston. Il est précisé sur la plateforme que «le Parlement ouvrira un débat sur les pétitions qui recueilleront plus de 100 000 signatures». Ce 29 août à 9 heures, elle comptabilisait quasiment 1,2 millions de soutiens.
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