«Mal rangée» : Emmanuel Macron juge que l'Union européenne n'est pas prête à accueillir la Serbie
En visite officielle à Belgrade, le président français a estimé que l'adhésion de la Serbie à l'Union européenne n'était pas imminente : selon lui, ni Bruxelles, ni Belgrade ne sont encore prêts à cela.
Emmanuel Macron entamait ce 15 juillet une visite officielle à Belgrade, en Serbie, pour tenter de renforcer le rôle de la France dans les Balkans.
A cette occasion, le président de la République s'est exprimé sur le processus d'adhésion de la Serbie à l'Union européenne. Lors d'une conférence de presse avec son homologue Aleksandar Vucic, le chef d'Etat français a déclaré que «la Serbie a[vait] vocation à rejoindre l'Union européenne». Or, selon lui, ni l'UE ni Belgrade ne sont prêts à cela.
EN DIRECT | Conférence de presse avec @avucic, Président de la République de Serbie.https://t.co/69UemrbdvP
— Élysée (@Elysee) 15 juillet 2019
«La Serbie est une grande nation européenne», selon le président français, qui a souligné l'«ancrage» de la nation balkanique en Europe. Mais les conditions ne sont pas encore adéquates. «Je pense aujourd'hui que l'Union européenne est mal rangée, je vous le dis en toute sincérité. Je pense que l'Union européenne fonctionne très mal à 28 et je pense qu'il faut avant [...] [que] nous fassions très rapidement les choix pour avoir une Union européenne qui fonctionne beaucoup mieux – qui sache prendre plus vite des décisions et être une vraie puissance souveraine quand elle regarde la Chine ou les Etats-Unis d'Amérique», a-t-il déclaré. Et d'en déduire : «Nous avons les uns et les autres du travail à faire».
Parallèlement aux réformes que la Serbie «devra mener» pour rendre possible son adhésion, l'UE sera donc tenue de «se réformer pour être prête à l’accueillir».
Tout en saluant la coopération bilatérale avec la France, Aleksandar Vucic a relevé de son côté que ce qui comptait aux yeux des Serbes était de «faire les réformes» dans le pays, d'«améliorer la situation» pour les citoyens serbes et de «faire progresser [l'] économie» nationale.
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