Attentat de Londres : ce que l'on sait
- Avec AFP
Un attentat a une nouvelle fois frappé le cœur de Londres, où trois assaillants à bord d'une camionnette ont foncé dans la foule sur le London Bridge, avant d'attaquer des passants au couteau. Ils ont tué sept personnes avant d'être abattus.
Trois hommes à bord d'un véhicule ont roulé à vive allure dans la foule sur le London Bridge, avant d'en sortir couteau à la main et d'attaquer les passants dans la soirée du 3 juin. Les assaillants ont été abattus par les forces de l'ordre mais entre-temps, ils étaient tout de même parvenus à tuer sept personnes et à en blesser une cinquantaine d'autres, selon la police de la capitale britannique. Les blessés ont été évacués dans cinq établissements hospitaliers différents, ont annoncé les services ambulanciers, qui ont soigné les blessés légers sur place. Quatre Français ont été blessés, «dont une personne particulièrement touchée», selon le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. Un Australien a également été blessé.
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La police a indiqué qu'elle considérait ces attaques comme «des actes de terrorisme». Il s'agit du troisième attentat qui frappe la Grande-Bretagne en moins de trois mois.
L'attentat, qui n'avait pas été revendiqué tôt matin du 4 juin, est intervenu à seulement cinq jours des élections législatives qui doivent se dérouler au Royaume-Uni.
Les policiers ont été appelés à 22h08 (heure locale) suite à des témoignages rapportant qu'une camionnette fonçait dans la foule sur le pont. Le véhicule s'est ensuite dirigé vers le quartier voisin de Borough Market, a indiqué la police dans un communiqué.
Là, les assaillants sont sortis et plusieurs personnes ont été poignardées, dont un officier de la police des transports, grièvement blessé.
Les policiers ont ensuite réagi rapidement, affrontant avec courage ces trois individus qui ont été abattus à Borough Market, explique le communiqué. Les agresseurs ont été abattus dans les huit minutes qui ont suivi le premier appel à la police.
The new Europe: run for your life#LondonBridgepic.twitter.com/LrNyAXLIHs
— Pamela Moore (@Pamela_Moore13) 4 juin 2017
«Les suspects portaient ce qui ressemblait à des vestes explosives, qui se sont révélées fausses», a précisé la police, qui a appelé à éviter les quartiers où s'est déroulée l'attaque afin de laisser les urgentistes faire leur travail.
Elle a également annoncé un renforcement de ses effectifs dans Londres dans les jours à venir. Le London Bridge devait rester fermé pour la nuit, et trois hôpitaux du centre de Londres ont été bouclés, selon des sources officielles.
Les élections maintenues
Les partis politiques ont annoncé le 4 juin suspendre pour la journée leur campagne nationale pour les législatives.
#Attentat de #Londres: les #Conservateurs suspendent leur campagne https://t.co/f8R7XDfihBpic.twitter.com/tUiheZiqY0
— RT France (@RTenfrancais) 4 juin 2017
Mais le Premier ministre Theresa May a assuré que la campagne électorale reprendrait normalement le 5 juin et que l'élection générale, cruciale avant l'ouverture des négociations sur le Brexit, se déroulerait comme prévu le 8 juin. Elle a par ailleurs dénoncé l'«idéologie malfaisante de l'extrémisme islamiste».
«Un homme avec un couteau»
Stations de métro et rue fermées, fêtards enfermés dans les bars et restaurants, voitures de police passant toutes sirènes hurlantes : les deux sites touristiques sont passés de la fête au cauchemar.
«J'ai vu une camionnette rouler en zigzag en tentant de faucher un maximum de personnes. Les gens essayaient d'échapper à la course du véhicule», a confié un témoin, Alessandro, à la BBC.
London bridge bar now. Police everywhere pic.twitter.com/0gWH9jhgdX
— James Yates (@Yatesy17) 3 juin 2017
«C'est une attaque terroriste, j'en suis sûre. J'ai vu une camionnette heurter la rambarde du London Bridge, puis un homme sortir avec un couteau pour se diriger vers un bar», a déclaré à l'AFP Dee, 26 ans, une habitante de Londres. «Et il y avait un homme avec un couteau qui courait, il a descendu les escaliers et s'est dirigé vers un bar, il n'est pas entré... Je pense à mes amis, j'espère qu'ils sont sains et saufs », a-t-elle ajouté.
Le président français Emmanuel Macron a assuré le 4 juin que la France était «aux côtés du Royaume-Uni».
Face à cette nouvelle tragédie, la France est plus que jamais aux côtés du Royaume-Uni. Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 4 juin 2017
Le président Donald Trump a offert «le soutien total» des Etats-Unis après ce «brutal attentat terroriste» lors d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre britannique, Theresa May.
Whatever the United States can do to help out in London and the U. K., we will be there - WE ARE WITH YOU. GOD BLESS!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 3 juin 2017
«Il n'existe aucune justification possible pour de tels actes barbares», a réagi le maire de Londres, Sadiq Khan, précisant qu'il participerait dans la matinée à une réunion d'urgence du gouvernement pour faire le point sur cette attaque. Le chef de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a adressé ses pensées aux victimes et à leurs familles.
Troisième attentat
Cet attentat est le troisième en moins de trois mois en Grande-Bretagne : le 22 mars, à Londres, un homme avait également foncé sur la foule avec son véhicule sur le pont de Westminster, tuant quatre personnes, avant de poignarder à mort un policier. L'assaillant, Khalid Masood, un Britannique converti à l'islam, avait été tué.
Deux mois plus tard, un attentat a fait 22 morts et plus de 100 blessés, le 22 mai à Manchester, lorsqu'un jeune Britannique d'origine libyenne s'est fait exploser à la sortie d'un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande. Cette dernière, qui doit participer le 4 juin à Manchester à un concert exceptionnel de charité en hommage aux victimes de l'attentat du 22 mai, a tweeté : «Je prie pour Londres».
Praying for London ♡
— Ariana Grande (@ArianaGrande) 4 juin 2017
L'attentat de Manchester a été revendiqué par l'organisation djihadiste Etat islamique, qui multiplie les attaques en Europe alors qu'elle enregistre des reculs sur le terrain en Syrie et en Irak.
Après Manchester, Theresa May avait relevé à son maximum le niveau d'alerte terroriste en Grande-Bretagne, avant de le ramener le 27 mai au niveau «critique», soit celui d'un attentat «hautement probable».