Kremlin sur «Panama Papers» : la «Poutinophobie» occidentale empêche de dire du bien de la Russie
Suite à la publication d’informations sur la finance offshore des politiques mondiaux, qui accusent Vladimir Poutine de corruption, le Kremlin a condamné le traitement de cette affaire, le chef d’Etat russe ne figurant pas directement sur la liste.
«Il est certain que cette information a été créé de toutes pièces, à destination de la scène politique interne. Elle est orientée vers l’opinion publique [russe]», a annoncé lundi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, en réaction à l’article du Suddeutsche Zeitung dans lequel ont été publiés les documents du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, géant spécialisé dans la domiciliation de sociétés offshore.
Dmitri Peskov a trouvé évident que la cible principale de telles fuites soit le dirigeant russe, bien qu’il ne figure pas concrètement sur la liste. C’est dans la perspective des élections parlementaires de cette année, et des présidentielles dans deux ans, que cette information a été publiée, a souligné le porte-parole de Vladimir Poutine.
Rien de positif sur la Russie
Le représentant russe a noté que du point de vue du Kremlin, de telles publications s’adressaient non seulement à l’opinion publique russe, mais aussi au reste du monde. Du reste, Moscou s’attend à ce que de telles attaques continuent à être menées. «Cela va continuer, je peux l’affirmer.»
Panama Papers: 'Biggest leak in history' on corruption https://t.co/jpM8MJdG8zpic.twitter.com/fCNQF2dPN9
— RT (@RT_com) 4 апреля 2016 г.
Pour lui, la «Poutinophobie» latente en Occident a atteint un niveau difficilement supportable, «au point de ne pas pouvoir dire de bien a priori de la Russie ni de ses actions, de ses succès». «Il faut parler en mal, beaucoup, abondamment et lorsqu’il n’y a rien à dire, alors il faut inventer quelque chose», a précisé Dmitri Peskov aux journalistes.
Des accusations ne nécessitant pas de réponse
Le porte-parole a indiqué que l’essentiel de l’exposé divulgué par l'International Consortium for Investigative Journalism (ICIJ) et le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung n’avait rien à voir avec le président russe. «Il n’y a aucune information [de fond] concernant le président [russe]. Ce ne sont que des insinuations, spéculations, réflexions qui ne méritent pas de réponse», a-t-il conclu.
Les données de l’ICIJ qui viennent d’être rendues publiques, désormais connues sous le nom de «Panama papers», ont été qualifiées par le lanceur d'alerte Edward Snowden de «fuite la plus massive de l’histoire du journalisme». Selon l’ICIJ, les documents révèlent que 140 responsables politiques et publics issus de 50 pays, y compris 12 dirigeants, anciens et actuels, sont impliqués dans des montages financiers recourant à des sociétés offshore.
Alors que Vladimir Poutine n’est mentionné dans aucun document, les fuites prétendent «documenter quelque 2 milliards de dollars de transactions, déplacés secrètement via des banques et des sociétés écran par les associés du président russe».
Le Kremlin, a de son côté indiqué connaître le «consortium de journalistes» qui publie les documents ayant fait l’objet d’une fuite.
«Nous connaissons cette soi-disant communauté de journalistes parfaitement bien. Il est clair à nos yeux qu’un certain nombre de ces journalistes, n’ont pas le journalisme comme profession principale. Il y a parmi eux de nombreux représentants du département d’Etat américain et de la CIA, ainsi que d’autres agences de renseignement», a noté Dmitri Peskov, ajoutant que Moscou savait qui finançait cette organisation.