Bruxelles et Ankara se mettent d’accord pour renvoyer les migrants rejoignant la Grèce en Turquie
Face à une crise migratoire inouïe, la Turquie et l’Union européenne ont conclu un accord afin de limiter l’immigration vers l’Europe au terme de discussions qui se sont tenues à Bruxelles vendredi. Et Ankara aurait obtenu des contreparties.
«L’accord avec la Turquie [est] approuvé», a écrit le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka sur Twitter à l’issue du sommet européen, qui s’est étendu sur deux jours dans la capitale belge.
«Tous les migrants illégaux qui rejoignent la Grèce depuis la Turquie à partir 20 mars seront renvoyés» chez eux, a-t-il ajouté.
Dohoda s Tureckem schválena. Všichni nelegální migranti, kteří dorazí do Řecka z Turecka počínaje 20.3. budou vráceni zpět! #EUCO
— Bohuslav Sobotka (@SlavekSobotka) 18 mars 2016
La nouvelle a été confirmée par le Premier ministre de la Finlande, Juha Sipila, lui aussi sur Twitter. Selon ce dernier, des négociations auraient par ailleurs été ouvertes sur l’accession d’Ankara à l’Union.
Turkki-sopimus hyväksyttiin.
— Juha Sipilä (@juhasipila) 18 mars 2016
L’accord doit toutefois encore être signé officiellement avec le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, qui était venu à Bruxelles pour y représenter son pays.
Selon le texte, Ankara devrait reprendre en charge les migrants illégaux qui ont rejoint la Grèce depuis la Turquie ou la Syrie. En échange, l’Union européenne devrait pour sa part accueillir des milliers de réfugiés syriens actuellement en Turquie.
L’accord aurait son lot de contreparties pour Ankara, qui se verrait récompensée par des compensations monétaires, des zones sans visa et une avancée dans les négociations pour son éventuelle accession de la Turquie à l’Union européenne, d’après l’agence de presse Reuters.
Bruxelles aurait également accepté d’accélérer le déblocage de 3 milliards d’euros pour financer les mesures migratoires. 3 milliards supplémentaires pourraient également être alloués d’ici 2018 moyennant la mise au point d’une liste de projets précis de la part d’Ankara.
L’Europe fait actuellement face à la plus grave crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale, alors que plus d’un million de migrants en provenance du Moyen-Orient sont arrivés sur le continent depuis la Turquie l’année passée, d’après l’Organisation Internationale pour les Migrations.
Le destin de quelques trois millions de Syriens, qui sont actuellement réfugiés en Turquie, était le sujet majeur des discussions qui ont eu lieu à Bruxelles.
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