Trump accuse la Voix de l'Amérique de propagande radicale et ferme la radio

En réduisant le financement de VOA et de sa société mère, Donald Trump entend affranchir les Américains de la nécessité de payer pour de la «propagande radicale». 1300 journalistes et employés de VOA , des centaines d'autres travaillant pour Radio Free Asia, Radio Free Europe ou encore d'autres médias publics, ont été informés de cette fermeture.
Le 15 mars, Donald Trump a publié un décret visant à démanteler l'Agence des États-Unis pour les médias mondiaux (USAGM), une organisation gouvernementale qui comprend Voice of America (VOA, La Voix de l'Amérique), l'Office of Cuba Broadcasting, Radio Free Europe/Radio Liberty, Radio Free Asia et d'autres. Un jour seulement après le licenciement de l'ensemble du personnel, les employés contractuels ont reçu des courriels les informant qu'ils seraient aussi licenciés à la fin du mois de mars. Le courrier électronique indiquait aux contractuels : «Vous devez terminer immédiatement tout travail et il vous est désormais interdit d'accéder aux bâtiments ou aux systèmes de l'agence».
La décision du président américain Donald Trump de mettre fin au financement public de VOA vise à s'assurer que les contribuables ne paient plus pour la «propagande radicale», a déclaré la Maison Blanche.
Dans un communiqué du 15 mars, intitulé «La voix de l'Amérique radicale», l'administration a détaillé une liste d'infractions commises par VOA. Parmi les raisons invoquées : le «contenu anti-Trump de la VOA sur les médias sociaux» et «la coercition à des fins politiques partisanes» permise par la société. Elle est aussi accusée d'allouer «mal les fonds» et de supprimer «les histoires négatives sur l'Iran».
La Maison Blanche affirme que la VOA a violé à plusieurs reprises les normes journalistiques et l'accuse de partialité systémique, citant plus d'une douzaine de sources. Parmi elles, Dan Robinson, vétéran de la VOA depuis 34 ans, a qualifié l'année dernière l'agence d'«opération voyou remplie d'arrogance qui reflète souvent le parti pris gauchiste associé aux médias nationaux partisans».
Kari Lake, conseillère principale de l'USAGM nommée par Trump, a fait écho à la position de l'administration.
«L'Agence américaine pour les médias mondiaux continuera à mettre en œuvre tous les programmes statutaires qui relèvent de sa compétence et à se débarrasser de tout ce qui n'est pas statutairement requis. Je soutiens pleinement le décret du président. Le gaspillage, la fraude et les abus sont monnaie courante dans cette agence et les contribuables américains ne devraient pas avoir à les financer», a-t-elle déclaré. «De fond en comble, cette agence est une énorme pourriture et un fardeau pour le contribuable américain – un risque pour la sécurité nationale de cette nation – et elle est irrémédiablement brisée».
Trump, qui critique depuis longtemps le radiodiffuseur, a signé le 14 mars un décret réduisant le financement de l'entité mère du radiodiffuseur, l'Agence américaine pour les médias mondiaux (USAGM). Le décret exige que l'agence réduise ses opérations et son personnel au strict minimum légal et qu'elle soumette un plan de mise en conformité dans les sept jours. Le 15 mars, le directeur de la VOA, Michael Abramowitz, a déclaré qu'il avait mis la quasi-totalité de son personnel (1 300 personnes) en congé administratif à la suite de la publication de l'ordonnance.
Début février, Elon Musk, justifiant la nécessité de fermer ces stations de radio, a déclaré que «personne ne les écoute plus», comparant ces médias à des «radicaux fous de gauche qui se parlent à eux-mêmes, claquant 1 milliard de dollars par an pris sur l’argent des contribuables américains».
En Russie, les deux agences figurent sur le registre des agents de l’étranger depuis 2017. En février 2024, le ministère de la Justice a inclus Radio Free Europe/Radio Liberty dans la liste des organisations indésirables.