Guerre en Ukraine : Zaloujny évoque la possibilité d'enrôler des femmes pour «sauver l’Europe»
L'ancien chef d'État major de l'armée ukrainienne, devenu ambassadeur de Kiev à Londres, a évoqué, lors d'une intervention auprès du think-tank britannique Chatham House, la possibilité «d'intégrer les femmes dans l'armée» si la nécessité de «sauver l'Europe de la guerre» se faisait sentir.
Valéry Zaloujny, ancien commandant en chef de l'armée ukrainienne, a suggéré le 17 octobre que l'Ukraine pourrait enrôler des femmes si la nécessité de «sauver l’Europe» se faisait sentir.
«S'il est nécessaire de faire appel à des femmes pour sauver l'Europe de la guerre, alors nous le ferons probablement », a-t-il déclaré lors d'une conférence organisée par le groupe de réflexion Chatham House au Royaume-Uni.
Zaloujny a néanmoins précisé que le recours à l'enrôlement des femmes n’était pas une priorité : «Il est préférable de prévenir la guerre par d'autres moyens plutôt que par la mobilisation des femmes», a-t-il ajouté.
Les autorités ukrainiennes cherchent à reconstituer leurs troupes, affectées par de lourdes pertes après plus de deux ans et demi de conflit avec la Russie.
Kiev a durci ses règles de mobilisation au printemps, notamment en abaissant l'âge de la conscription de 27 à 25 ans en vue de recruter plusieurs centaines de milliers d'hommes.
Par ailleurs, la diplomatie ukrainienne a suspendu ses services consulaires aux hommes ukrainiens de 18 à 60 ans vivant à l'étranger afin de les inciter à rentrer. Les hommes de la même tranche d'âge résidant en Ukraine n'ont pas le droit de quitter le pays.
Des femmes déjà présentes dans les rangs ukrainiens
La mobilisation féminine en Ukraine a déjà été évoquée à plusieurs reprises au cours de l’année.
Début juin, la vice-Première ministre Irina Vereshchouk avait suggéré que les femmes pourraient assumer des rôles importants dans le système de mobilisation pour compenser le manque d'hommes.
«Les femmes représentent un grand réservoir de personnel et pourraient occuper des postes de direction dans les centres de conscription», avait-elle déclaré sur Telegram, ajoutant que cela permettrait de libérer davantage d’hommes pour les unités de combat.
Le même mois, la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Natalia Kalmykova, avait déclaré dans une émission diffusée sur la chaine Youtube de son ministère qu'il y a «plus de 67 000 femmes dans les forces armées, dont 19 000 sont des employées, les autres étant des militaires».
En mai, les députés ukrainiens avaient voté une loi permettant à certaines catégories de condamnés de s'enrôler dans l'armée en échange d'une remise de peine. Ce texte «prévoit la possibilité d'entrer dans l'armée non seulement pour les hommes, mais aussi pour les femmes», avait par la suite précisé la vice-ministre de la Justice Olena Vyssotska.
En avril, dans la foulée du vote à la Rada du projet de loi controversé sur la mobilisation, la conseillère aux questions de genre auprès du commandant des forces terrestres, Oksana Grigorieva, avait déclaré dans une interview au Sunday Times que son pays devait abandonner sa «mentalité démodée» à l'égard des femmes et adopter une politique de conscription féminine à l'israélienne.