UNICEF : une femme sur huit dans le monde a subi un viol ou une agression sexuelle avant l’âge de 18 ans
Dans un rapport publié ce 10 octobre, l’UNICEF rapporte des estimations sur les violences sexuelles commises contre les enfants et révèle l’«ampleur alarmante» de ce phénomène dans le monde. Une femme sur huit aurait ainsi subi un viol ou une agression sexuelle avant ses 18 ans.
«Plus de 370 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui – soit 1 sur 8 – ont subi un viol ou une agression sexuelle avant l’âge de 18 ans». Il s’agit des dernières estimations de l’UNICEF, sur la violence sexuelle à l’encontre des enfants, publiées ce 10 octobre à la veille de la Journée internationale de la fille.
Le document disponible en ligne évalue également les «formes de violence sexuelle sans contact» contre les filles et femmes, portant le chiffre estimé par l'UNICEF des victimes de violences sexuelles dans le monde à 650 millions.
📣"La violence sexuelle à l’encontre des enfants est une atteinte insupportable à notre conscience collective. Elle provoque des traumatismes souvent infligés dans des environnements où il devrait se sentir en sécurité"@unicefchief
— UNICEF France Médias (@UNICEF_Media_Fr) October 10, 2024
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Soulignant l'«ampleur alarmante» de ce phénomène, le rapport insiste sur le fait que ces violences «omniprésentes [...] dépassent les frontières géographiques, culturelles et économiques».
Géographiquement, c’est l’Afrique subsaharienne qui compte le plus grand nombre de victimes, avec 79 millions de filles et de femmes touchées, suivie par l’Asie de l’Est et du Sud-Est avec 75 millions, vient ensuite l’Asie centrale et du Sud avec 73 millions.
Des chiffres mis en perspective avec la densité de population de ces régions. Si l'Océanie arrive en dernière position avec 6 millions de victimes estimées, ce chiffre représente 34% de la population féminine de ce continent faiblement peuplé.
«Des traumatismes profonds et durables» souligne la directrice générale de l’UNICEF
«La violence sexuelle contre les enfants provoque des traumatismes profonds et durables» a dénoncé sur le réseau social X la directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell. Elle identifie par ailleurs l’auteur des abus : «souvent une personne que l'enfant connaît et en qui il a confiance».
Le rapport souligne en outre que dans «les contextes fragiles», notamment de conflits, «les filles courent un risque encore plus grand» d’agression sexuelle, avec une prévalence de viols et d’agressions dans l’enfance supérieure à 1 sur 4.
Sexual violence against children inflicts deep and lasting trauma.
— Catherine Russell (@unicefchief) October 10, 2024
Often the perpetrator is someone the child knows and trusts.
Adolescents and children in fragile settings are especially vulnerable.
Here’s more on addressing this global scourge👇 https://t.co/QnwtulPD0b
Par ailleurs le document rapporte que l’impact sur les victimes «est encore aggravé lorsque les enfants retardent la révélation de leur expérience» ou «qu’ils gardent le secret sur les abus dont ils ont été victimes».
La plupart des violences sexuelles subies par les enfants se produisent pendant l’adolescence, avec un pic important entre 14 et 17 ans. Le rapport évoque cependant des «lacunes persistantes en matière de données» notamment concernant les agressions sur les garçons.
Ces derniers ne sont pas épargnés par ce phénomène. Selon l'agence onusienne, entre 240 et 310 millions de garçons et d'hommes – soit environ 1 sur 11 – ont été victimes d’un viol ou d’une agression sexuelle au cours de leur enfance. Une estimation qui grimpe à «410 à 530 millions si l’on tient compte des formes sans contact».
Une conférence ministérielle mondiale sur la violence à l’égard des enfants se tiendra à Bogota en Colombie les 7 et 8 novembre 2024 et l’UNICEF entend sensibiliser les participants à ce phénomène