Cuba demande à rejoindre les BRICS+ en tant que «pays partenaire»
Cuba a présenté une demande officielle pour être inclus dans les BRICS+ comme «pays partenaire». Le groupe est un «symbole d'espoir» pour les pays du Sud, affirme un porte-parole de la diplomatie cubaine.
«Cuba a présenté une demande officielle pour rejoindre les BRICS en tant que "pays partenaire", dans une lettre adressée au président russe Vladimir Poutine, qui assure la présidence du groupe», a annoncé ce 8 octobre le directeur général des affaires bilatérales au ministère cubain des Affaires étrangères, Carlos Pereira, dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter).
Le groupe est un «acteur-clé» dans la géopolitique mondiale et un «symbole d’espoir» pour les pays du Sud, a affirmé le diplomate cubain.
#Cuba ha solicitado oficialmente su incorporación a los BRICS como "País Socio", a través de una misiva al presidente de Rusia, Vladimir Putin, quien ostenta la Presidencia del Grupo, que se consolida como actor clave en la geopolítica global y esperanza para los países del Sur. pic.twitter.com/gapdhZ0pTi
— Carlos M. Pereira (@cmphcuba) October 7, 2024
La veille, l'ambassadeur de la Fédération de Russie à Cuba, Viktor Koronelli, avait déclaré à l'agence de presse TASS que Cuba avait officiellement déposé une demande de statut de partenaire au sein des BRICS+. Il a également confirmé que le chef d’État cubain Miguel Diaz-Canel avait reçu une invitation pour participer à la réunion élargie du «BRICS Plus/Outreach», lors du prochain sommet de Kazan.
Actuellement, neuf pays sont membres de l'association : le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, et l'Afrique du Sud, ainsi que l'Iran, l'Égypte, les Émirats arabes unis et l'Éthiopie.
Du 22 au 24 octobre, Kazan abritera le prochain sommet des BRICS+, qui représente l’événement principal sous la présidence actuelle de la Russie. Outre les dirigeants des BRICS+, des pays alliés et partenaires, dont le Venezuela, ont été invités à y participer.
Embargo américain depuis 1962
La demande de Cuba à rejoindre les BRICS intervient alors que le pays est soumis, depuis le 3 février 1962, à un embargo économique, commercial et financier dirigé par les États-Unis : le plus long «blocus» de l’histoire contemporaine.
S'adressant le 28 septembre dernier à l'Assemblée générale de l’ONU, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait fustigé cet embargo imposé contre Cuba depuis plus de 60 ans, accusant les Occidentaux de poursuivre des velléités d’hégémonie mondiale «tous azimuts», citant notamment plusieurs conflits déclenchés ou financés par l’Occident dans le monde.
S’exprimant le même jour à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, avait dénoncé de son côté les «mesures coercitives unilatérales» prises par les Occidentaux, appelant les États-Unis à lever l’embargo imposé à Cuba et à retirer le pays de sa liste des «États soutenant le terrorisme».
La Russie et la Chine fustigent régulièrement la politique «unipolaire» de l’Occident et plaident pour un «monde multipolaire» à même de faire évoluer la gouvernance mondiale, notamment avec l’émergence des pays du Sud.
Les deux pays avaient, aux côtés de l’Inde et du Brésil, tenu en 2009 le premier sommet des «BRIC», un groupe qui a évolué depuis pour devenir les «BRICS» en 2011 avec l’adhésion de l’Afrique du Sud, désormais appelé «BRICS+» après l’adhésion de quatre des six États dont les candidatures ont été acceptées lors du sommet de Johannesbourg en août 2023.